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Nichtoffener Wettbewerb | 08/2015

Neuer Verwaltungssitz ECA - La Grangette / Nouveau siège administratif de l'ECA - La Grangette

Übersichtsplan Verwaltungsgebäude ECA

Übersichtsplan Verwaltungsgebäude ECA

GREEN CARPET

5. Rang / Anerkennung

Preisgeld: 20.000 CHF

DPA Dominique Perrault Architecture

Architektur

AB Ingénieurs - Amsler Bombeli et Associés SA

Bauingenieurwesen

Rigot + Rieben Engineering SA

TGA-Fachplanung

Hager Partner AG

Landschaftsarchitektur

Uniola AG

Landschaftsarchitektur

Beurteilung durch das Preisgericht

La devise induit le parti architectural, à savoir un ouvrage continu végétalisé dont la trame modulaire occupe l’aire d’implantation du PGA jusqu’à ses limites à l’est, au sud et à l’ouest. L’ouvrage en déborde même sans se conformer au règlement obligatoire du PGA. Le module structurel, de plan carré de 8,10 m de côté et d’une hauteur d’étage de 3,40 m, compose par juxtaposition et superposition l’entier du corps bâti du nouveau siège de l’ECA. L’implantation des modules dans le terrain s’exprime aussi bien en creux, sous forme de puits constituant des patios, qu’en saillie hors terre. La toiture plate des modules bâtis est tantôt végétalisée comme l’évoque la devise, tantôt vitrée et garnie de capteurs solaires. Leurs façades sont entièrement vitrées. La volumétrie de l’ensemble résulte de l’assemblage par groupes de modules, groupes de hauteurs différentes. Le nouveau siège tente de minimiser son impact sur le site en y enfonçant trois niveaux en sous-sol et en y tapissant un rez-de-chaussée et deux étages, recherche paradoxalement desservie par la volumétrie modulaire fragmentée et foisonnante, accentuée localement par un troisième étage technique. La végétation, qui pénètre à l’intérieur du siège par les patios et les toitures végétalisées, prolonge celle de la forêt et de l’allée et tend à insérer le bâti dans l’arborisation du site. La perception de la végétation est accentuée par la transparence des façades.

On accède au nouveau siège de l’ECA par l’allée arborisée existante, que les véhicules quittent immédiatement à l’extrémité sud de l’établissement pour pénétrer dans le parking en sous-sol par une rampe perpendiculaire à l’allée. Plus loin, les véhicules de services et les piétons trouvent l’entrée principale dans un retrait modulaire de la façade formant une cour d’entrée. Ensuite, l’allée se dilate et se fond dans l’esplanade qui relie l’extrémité nord du nouveau siège et les bâtiments existants.

De l’entrée, on accède latéralement à l’axe principal de distribution horizontale et verticale des personnes et des fluides, constitué d’une série de modules alignés sur toute la longueur de l’édifice et superposés sur toute sa hauteur, contenant escaliers, ascenseurs et gaines techniques. Dès l’entrée et tout au long de cet axe, on perçoit en mezzanine la salle d’engagement de la centrale d’alarmes, vaste espace de dix modules de long, deux de large et deux hauteurs d’étage ainsi que l’espace d’exposition. Ce dernier et la centrale d’alarmes occupent partiellement par leurs vides le rez-de-chaussée et principalement le premier sous-sol nommé « rez-de-jardin » car parsemé de nombreux patios. Au-dessous, deux niveaux sont occupés par 300 places de parc et les locaux techniques. La grande partie des bureaux se répartissent dans les deux étages supérieurs.

Dans le nord de la parcelle, réunis autour de l’esplanade, les deux bâtiments existants et un nouveau bâtiment à demi enterré sont affectés à la formation et à la récréation des collaborateurs. Le groupe des salles de conférences et de cours occupent le nouveau bâtiment dont la toiture-terrasse est aménagée en terrain de sport et en terrasse du restaurant. Ce dernier et la cafétéria occupent, sur deux niveaux, le bâtiment existant principal qui abrite aussi des salles de réunion. L’annexe existante est vouée à la gymnastique. Par l’esplanade, ce groupe d’activités communique de plain-pied, par une entrée spécifique, avec l’espace d’exposition pour constituer un ensemble cohérent.

Le projet exploite de manière très variée les possibilités de composition spatiales offertes par le système de construction. Par la modulation de sa composition volumétrique, par les vides des patios ou des doubles hauteurs d’étage qu’il répartit dans l’ensemble du siège, par les vis-à-vis que ces vides créent et les perspectives qu’ils dégagent tant vers l’intérieur que vers le paysage, il offre aux collaborateurs de l’ECA des espaces de travail d’une grande variété, lumineux, proches du sol et des arbres. De ce fait, il entraîne une forme de fragmentation du programme ECAVENIR, contraire au concept du « Multi Space » qui exige plus de compacité et de continuité des surfaces. Il y substitue une continuité visuelle qui parcourt d’un bout à l’autre l’ensemble du siège et tente ainsi de relier les niches dans lesquelles les collaborateurs se trouveraient dispersés.

Le projet intègre les trois centrales d’urgence d’une manière élégante et rationnelle et favorise leur synergie. Il permet de moduler l’espace de la salle d’engagement, dont la géométrie est conforme aux types d’activités et facile à aménager. Il présente une bonne sécurité d’accès mais le défaut d’un mélange des zones et d’une complication des déplacements entre les zones de sécurité.

Horizontalement, les voies d’évacuation en cas d’incendie sont assurées par des couloirs secondaires branchés sur l’axe principal de circulation. Ce réseau est desservi par trois cages d’escalier implantées au long de l’axe principal et par cinq cages d’escalier implantées sur les couloirs secondaires. Le dispositif est en soit suffisant sauf que les cages d’escalier ne donnent pas directement accès à l’extérieur. Cette situation nécessiterait d’y remédier en reliant les cages d’escalier à l’extérieur par des couloirs d’évacuation compartimentés au feu qui diminueraient ainsi la souplesse d’aménagement des locaux adjacents. Ce dispositif défectueux n’est pas suffisamment exemplaire pour satisfaire les exigences de l’ECA. Dans le bâtiment existant principal, l’aménagement de la cafétéria-restaurant sur deux niveaux exigera d’y ajouter une seconde cage d’escalier, moyennant l’accord des Monuments et Sites du Canton.

Le système structurel modulaire répond de manière intéressante à la recherche d’une optimisation constructive. Par leur normalisation rigoureuse, tant le système porteur que le système non porteur de cloisonnement permettent une adaptation flexible à l’évolution des besoins.

Le dispositif porteur est simple et clair. Il est calqué sur une trame constante à maille carrée de 8,10 m de côté et quatre piliers d’angle. Les unités structurelles sont juxtaposées à l’identique pour constituer des ensembles de planchers. Au sous-sol, où la juxtaposition est continue, la dimension de la maille est très favorable à l’organisation du parcage des voitures. Dans les étages, la juxtaposition de deux modules conduit à des corps bâtis de 16,20 m d’épaisseur, qui offrent de bonnes conditions d’exploitation de l’espace pour un programme de bureaux.

Le dispositif non porteur du cloisonnement et des façades est calqué sur une sous-trame constante à maille carrée de 1,35 m de côté, conforme à la modélisation du programme des locaux élaborée par ECAVENIR. L’amovibilité des éléments de cloisonnement offre une facilité d’adaptation à l’évolution des besoins.

L’étude de détail des composantes du système d’enveloppes : toiture, façade, planchers, cloisons, démontre une bonne maîtrise des aspects techniques et fonctionnels. Les conditions d’éclairage naturel sont très bonnes. L’isolation thermique est plus que suffisante. En revanche, le projet nécessiterait une étude plus poussée au plan de l’inertie thermique. Au plan climatique, la façade vitrée à double peau, telle que dessinée, laisse douter que le débit d’air soit suffisant pour assurer le refroidissement nocturne estival. La combinaison d’une protection solaire, en soi suffisante mais non optimale, et d’une inertie thermique faible présente un risque réel de surchauffe.

La réalisation du projet consommera beaucoup d’énergie pour les fouilles de 11 m de profondeur permettant d’enterrer les deux sous-sols et le « rez-de-jardin » du bâtiment principal ainsi que le bâtiment des conférences. L’expertise du projet révèle également une dépense énergétique assez importante pour la réalisation du gros oeuvre. L’énergie relative à la réalisation du second oeuvre est moindre.

Le projet propose de rechercher l’économie d’énergie d’exploitation par deux voies : d’une part, la sobriété de la consommation par la réduction des besoins énergétiques; d’autre part, l’efficacité énergétique par l’utilisation optimale des installations techniques et l’exploitation de ressources renouvelables associant la géothermie et le captage solaire thermique et photovoltaïque. L’expertise du projet révèle cependant des déperditions thermiques et des besoins en chauffage assez importants.

Par la rigueur de son principe modulaire, par la sobriété du système constructif proposé, le projet présente un aspect dépourvu de faste. Cependant, son déploiement très étendu, tant en surface qu’en profondeur, et son exploitation très différenciée du système constructif mettent en oeuvre des moyens considérables. En occupant pratiquement toute l’aire d’implantation des constructions définie par le PGA, le projet hypothèque le développement quantitatif futur du siège de l’ECA. Il ne ménage qu’un volume d’agrandissement modeste, relativement à l’ensemble, de huit modules et deux étages.

Le projet présente un coût de construction particulièrement élevé. Il dépasse sensiblement l’objectif budgétaire de CHF 66'000’000 HT indiqué dans le programme du concours. Ce résultat tient à un volume bâti excessif, à son défaut de compacité, à sa dispersion sur le terrain, à la grande proportion de la surface des enveloppes (toitures, façades, radiers) rapportée à celle des planchers et au volume bâti.

En conclusion, le jury apprécie la rationalité et les performances du système constructif modulaire, la qualité des conditions de travail offertes, la composition spatiale des éléments particuliers tels que la centrale d’alarmes, l’exposition, les salles de conférences et les espaces de récréation. Ces qualités sont cependant desservies par le foisonnement de l’espace occupé, tant en profondeur par les sous-sols qu’en surface en débordant même des limites de construction. Elle entraîne un volume à bâtir et un coût excessifs. La fragmentation volontaire de la composition, alternant volumes bâtis et patios, a pour conséquence une dispersion des fonctions et une réduction de la polyvalence que plus de compacité aurait pu favoriser.
Visualisierung Verwaltungsgebäude ECA

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