Konferenzgebäude Agroscope Posieux / Bâtiment de restauration et de conférence Agroscope Posieux

Les auteurs du projet CEDRIC positionnent leur volume orthogonal dans l’angle nord-ouest du périmètre du concours. Le socle s’insère à l’est dans le terrain et se présente sur les trois autres faces comme un pavillon filigrane. Avec sa toiture assumée, le bâtiment offre un caractère correspondant à sa fonction de bâtiment d’accueil. L’accès se fait de plain-pied depuis le bâtiment de laboratoires AD, par une dalle en béton posée sur la prairie. A l’est, cette dalle en porte-à-faux par rapport au socle sert ainsi d’avant-toit pour l’accès et les livraisons, et de terrasse pour l’étage supérieur. Le réseau de chemins existants d’une grande sobriété qui dessert les bâtiments est complété. Le projet renonce à une place située devant l’entrée est, de telle sorte que le nouveau bâtiment projeté s’insère naturellement dans la prairie de la même manière que le bâtiment de laboratoires, répondant ainsi au caractère d’un campus de recherche implanté dans le paysage de prairies au caractère rural. Il est regrettable que le socle serve également aux livraisons, le bâtiment ne s’orientant plus vers le campus mais plutôt vers le sud.

A l’intérieur du pavillon, des volumes massifs compacts abritant les surfaces utilitaires nécessaires structurent l’espace. Une enveloppe vitrée, emprunte de saillies et de retraits, délimite l’espace intérieur et libère des surfaces pour l’entrée, ainsi que pour des terrasses sur la dalle en continuité avec les espaces intérieurs. Le foyer d’entrée de taille généreuse, au parcours sinueux, sert d’élément de liaison entre l’aula et le restaurant, tout en permettant un accès direct à la terrasse extérieure. Situé au centre du bâtiment, il s’agit d’un lieu de rencontre et d’échange, destiné à accueillir des expositions et des manifestations. L’élément central du foyer est constitué d’un généreux escalier à une volée, qui dessert la documentation logée dans le socle. La terrasse, dont les dimensions sont plutôt optimisées, est accessible tant depuis le restaurant que du foyer et de l’aula, et s’ouvre sur le panorama des Alpes fribourgeoises. Le choix de placer des zones récréatives sur un balcon paraît étranger au caractère rural du site et on peut regretter l’absence de prolongements de plain-pied dans la prairie. La relation de la façade est avec l’axe nord-sud se fait par des rampes suivant une surface enherbée légèrement en pente. Le bâtiment projeté établit peu de relations avec le futur bâtiment CA.

La cuisine située au nord, le long de la façade extérieure, présente un bon éclairement et fonctionne avec une liaison directe avec le restaurant et le foyer. La répartition des infrastructures de la cuisine sur deux niveaux est contraignante sur le plan de l’exploitation. Le logement du concierge situé à l’ouest est convaincant au niveau de ses qualités spatiales, même si le contact visuel avec la route de desserte qui le longe empêche l’intimité souhaitée. L’espace extérieur à usage privé situé à proximité immédiate de l’entrée du campus est peu attrayant et ne répond pas à la fonction représentative du bâtiment.

L’élément marquant du bâtiment est constitué par sa structure tridimensionnelle en bois. Elle est soutenue par des piliers filigranes, dont la trame est, par endroits, interrompue par les noyaux en béton. Ces derniers sont en partie également porteurs et rigidifient le bâtiment en cas de séisme et de vents violents. Le jury regrette le fait que les noyaux massifs ne soient pas rigoureusement utilisés en tant qu’éléments porteurs, rendant ainsi nécessaire le recours à des piliers. La matérialisation est sobre et modeste, le verre et le béton apparent ponctuant, en plus de la structure spatiale en bois, l’image du bâtiment. La protection solaire est située à la périphérie de la dalle en porte-à-faux et crée ainsi, en été, un espace intermédiaire accessible le long de la façade extérieure. Dans le secteur du logement du concierge, il garantit l’intimité nécessaire, tandis que, dans la zone de la terrasse extérieure, sa fonctionnalité est mise en question.

Le projet convainc par sa sobriété et son insertion évidente et franche dans la prairie rurale. Il propose des espaces intérieurs de grande qualité qui répondent à leur fonction de lieu de rencontre créateur d’identité. Le jury relève cependant un manque de cohérence dans l’organisation et la position de certains espaces.