"Coeur de cité" – Neugestaltung des Stadtzentrums von Meyrin (CH)

Le projet 240920 s’intègre de manière claire et naturelle dans la texture urbaine de Meyrin. Comme les barres qui l’entourent, il se présente comme un bâtiment linéaire. Son profil triangulaire le distingue en tant que bâtiment public. Malgré sa forme puissante et abstraite, la nouvelle mairie n’apparaît pas comme une figure unique et autonome, mais comme un citoyen parmi les citoyens.

En coupe, le côté donnant sur la piscine est échelonné. Il en résulte des terrasses spacieuses qui ouvrent le bâtiment vers le sud et offrent aux employés des espaces de travail et de repos supplémentaires à l’extérieur. Le dernier étage est conçu comme un grand jardin d’hiver sur le toit. Les pièces destinées à la communauté se trouvent au même niveau que la place haute et sur le toit terrasse. Entre les deux se trouvent les aires de travail de la mairie. Au niveau de la place basse, on trouve la police et les espaces de location libres avec accès direct au rez-de-chaussée. Le projet convainc par son organisation claire. De plus, la structure portante et les accès simples permettent une grande flexibilité.

L’expression du bâtiment est déterminée par ses trois côtés différents. Entre les deux extrémités fermées, la façade principale en verre avec portique s’étend vers la place. Une membrane transparente, à travers laquelle on peut voir le jardin d’hiver communal, forme une frise emblématique qui termine la partie supérieure de la façade. La façade inclinée en diagonale vers le sud est dessinée par l’image toujours changeante des stores extérieurs. La matérialité planifiée avec l’utilisation du verre et du métal promet l’ouverture, la transparence et une modernité rafraîchissante. Néanmoins, le Collège d’experts considère que la matérialisation est très générale et peu nuancée. La force évocatrice d’une serre valorisant l’énergie solaire et offrant les bénéfices d’une végétation d’intérieure est fortement tempérée par des contraintes telles que la difficulté à gérer ce type d’installation et la rendre compatible avec une activité de bureau. De plus, les installations nécessaires à la production d’électricité ainsi qu’à la gestion de l’ensoleillement ne semblent pas pouvoir garantir la transparence escomptée. D’autre part, une végétation sous verre avec une forte pente n’est pas adaptée à une gestion efficace des eaux météoriques.

Bien développés depuis le dialogue intermédiaire, les espaces extérieurs conçus comme un parc en bandes, réussissent à unifier le site. La place haute est la première d’une série de bandes qui s’étendent jusqu’à la rue des Boudines. Les revêtements choisis offrent la praticabilité et le confort nécessaires. La question de la récupération et de la valorisation des eaux météoriques est peu convaincante d’après les profils montrés. Une fontaine sèche et un jeu d’eau sont judicieusement situés dans l’une des bandes de la place et des bosquets disposés en coulisses participent à la réduction de la chaleur urbaine.

La place basse est laissée libre pour accueillir le marché ouvert. La connectivité entre les deux places est assurée par les escaliers / gradins. La liaison mobilité douce par une faible rampe depuis la rue de Feuillasse semble techniquement peu réaliste malgré une intention intéressante. Le concept du jardin de bandes intègre également le Forum Meyrin et le centre œcuménique comme de grands pavillons. Séparées par des chemins parallèles aux bandes et une liaison transversale, une série de «plates-bandes » associe des zones de végétation diverses et une grande variété de programmes dans le parc arboré. La dilution des bandes qui offre une diagonale spatiale au travers d’une grande pelouse entre la rue des Boudines et le Forum est appréciée par le Collège d’experts. La proposition de placer le couvert entre le forum et le bord de la pelouse promet une variété d’utilisations de cette structure, dans lesquelles le forum trouve également un nouveau rôle. Une série de pavillons est stratégiquement disséminée dans le parc et autour du jardin potager qui est dimensionné généreusement en surface. Des bandes arborées encadrent un espace central, un vide facilement approprié au bord du couvert.

La grande qualité du 240920 réside dans la multiplicité du parti urbanistique. Cette contribution peut être lue à la fois comme un élément de la cité satellite de Georges Addor et en même temps comme une autre composante expressive du cœur de la cité, composé de bâtiments individuels. La forme fine, précise et puissante fait l’objet d’une controverse au sein du Collège d’experts et la polarise jusqu’au bout. La Ville de Meyrin cherche à bâtir une mairie qui soit le lieu symbolique et physique de la citoyenneté et de l’autorité politique qui s’exprime à travers le bâtiment de manière non ostentatoire. En outre, le projet déçoit dans sa formulation ultérieure, en particulier dans le traitement du programme public.

Avec leur disposition uniforme et leur orientation constante, ces espaces importants pour la vie en communauté, apparaissent schématiques et sans caractère identitaire. Le Collège d’experts doute que ces pièces aient réellement un tel rayonnement derrière la façade vitrée du portique, que la place haute puisse être considérée comme un grand hall commun, comme le souhaitent les auteurs. Avec sa façade principale lisse et ses murs d’extrémité complètement fermés, le projet est finalement perçu comme hermétique et fermé – malgré sa forte teneur en verre.

Le Collège d’experts regrette que la concision et la complexité de la figure urbaine n’aient pas trouvé un écho dans la formulation du bâtiment. Cependant, le Collège d’experts apprécie le projet 240920 comme une contribution importante à la discussion sur ce que pourrait être une mairie actuelle à cet endroit.