Offener Wettbewerb | 07/2025
Neubau Sport- und Schwimmhalle in Châtel-St-Denis / Construction d'une salle de sport triple et d'un centre de natation à Châtel-St-Denis (CH)
5. Rang / Anerkennung
Preisgeld: 26.000 CHF
Petignat & Cordoba Ingénieurs Conseils SA
Tragwerksplanung
Beurteilung durch das Preisgericht
Concept général et qualités urbanistiques, architecturales et paysagères
Avec un volume compact, articulé en trois corps de bâtiments de hauteurs différenciées, le projet « ÉQUILIBRE » réussit à s’intégrer avec simplicité dans le contexte urbain environnant, caractérisé par un tissu de volumes autonomes et dispersés dans un paysage de pentes douces. La volumétrie proposée, avec sa juxtaposition du centre de nation et de la salle de sport, est pertinente. Elle répond, avec une hauteur modérée, à l’échelle du lieu et dialogue harmonieusement avec le contexte environnant.
Implanté au centre de la parcelle, le projet parvient à créer, avec habileté par l’articulation des volumétries et en tirant parti de la topographie, des espaces extérieurs distincts, offrant des prolongements entre intérieur et extérieur. L’espace d’accueil le long du Chemin de Crey-Derrey, amenant vers l’entrée principale du complexe sportif, s’oriente de manière judicieuse vers la Route du Lac Lussy avec son futur arrêt de bus, et vers l’école primaire située au nord. Alors que l'accès aux livraisons semble être placé de manière arbitraire sur le côté est du bâtiment.
L’absence d’une hiérarchie claire dans le dimensionnement des espaces extérieurs nuit à leur qualité. L’espace extérieur dédié au centre de natation, aménagé au sud et à l’ouest autour du bâtiment souffre d’une proportion étroite et allongée et n’offre que peu de confort d’utilisation. De même, l'espace situé à l'angle sud-est, bien qu'il soit directement adjacent à la salle de sport, semble attendre sa destination ou une valorisation ultérieure.
La grande surface de toiture, entièrement recouverte de panneaux photovoltaïques, a un impact sur l'intégration paysagère, et soulève les enjeux d’équilibre entre la performance énergétique et l’intégration paysagère recherchée.
Organisation fonctionnelle et respect du programme
Le projet parvient par sa volumétrie et son architecture à affirmer son identité en tant que complexe sportif. La répartition du programme et son organisation avec le centre de natation au rez-de-chaussée, articulé en forme de L au sud-ouest et la salle de sport au premier étage, orientée vers l’est, est très claire et efficace. Depuis l’entrée un hall commun, timidement ouvert sur double hauteur par l’espace du mur de grimpe, distribue directement les deux zones de vestiaires situées au rez-de-chaussée, chacune accessible via son propre vestibule. Cette organisation, qui optimise les flux directement séparés dès l’entrée, est bien résolue. L’emplacement de la cafétéria à l’angle nord-ouest du volume, en lien direct avec le parvis d’entrée, permet à la fois une connexion avec le site du Lussy et une ouverture sur l’univers aquatique.
Un premier aperçu discret des bassins depuis le hall permet aux usagers de s’orienter naturellement dès l’entrée. Il est toutefois regrettable que le projet ne parvienne pas à faire participer également la salle de sport, située au premier étage, à l’espace du hall par des percées visuelles profitant d’une double hauteur, ce qui enrichirait la qualité spatiale et renforcerait le lien entre les deux entités.
Le parcours direct et de plain-pied vers les bassins, depuis l’accueil, en passant par les vestiaires est apprécié. Malheureusement, les vestiaires ainsi que les sanitaires de la piscine ne répondent dans l’ensemble pas correctement à l'aménagement demandé et nécessiteraient une réorganisation complète.
Les différents bassins du centre de natation sont organisés sur des niveaux différents en suivant la pente du terrain. Ils créent des séquences spatiales différenciées de qualité. La répartition en zones distinctes, cohérente avec les usages - bassin d’apprentissage et pataugeoire d’un côté, bassin de natation et bassin de plongeon de l’autre - s’avère pertinente et offre des perspectives variées. Toutefois la structure de piliers en bois, qui rythme l’espace et lui confère une atmosphère agréable, présente une certaine barrière de vue et compromet une bonne visibilité depuis le local de surveillance.
L’accès à l’espace des bassins depuis les vestiaires se fait en balcon, offrant une vue sur l’espace du bassin de natation et de plongeon. Un accès direct y est possible par une rampe, tandis que le cheminement longeant le bassin de natation amène naturellement vers la pataugeoire et le bassin d’apprentissage. Le secteur Wellness se situe à l’abri des regards dans un espace semi-enterré, éclairé par une lumière zénithale, mais sort complètement du champ de vision du local de surveillance. La position de l’escalier en bordure de la pataugeoire, donnant accès à l’espace détente et au toboggan situés au premier étage, peine à convaincre, tant sur le plan fonctionnel que spatial.
Une distribution distincte permet à la salle de sport de fonctionner de manière autonome. Toutefois la position de la salle de théorie à l’opposé du bâtiment, éloignée de l’aile sportive n’est pas idéale. La salle de musculation, aménagée au rez-de-chaussée en bordure du Chemin du Crey-Derrey, assure par sa disposition une fonction de vitrine pour le centre sportif.
Organisée à l’étage, la salle triple s'ouvre en partie de plain-pied sur le Chemin du Crey-Derrey avec une vue sur le paysage proche de prairies et de forêts. Elle bénéficie de sorties directes, mais son vitrage jusqu'au sol peut rendre difficile une bonne exploitation. L’aménagement d’un accès direct à ce niveau aurait pu enrichir l’ensemble.
Autant l’organisation et les circulations au rez-de-chaussée se révèlent fluides, claires et efficaces, autant celles du premier étage se traduisent plutôt par une juxtaposition des secteurs, peu imbriqués les uns aux autres. Le projet, par la combinaison des espaces, génère des interactions intéressantes entre les éléments du programme, qu’il serait pertinent de développer davantage pour maximiser leur qualité.
Concept constructif et structurel
Toutes les parties enterrées sont en béton armé. Sur ce socle sont montés les noyaux de contreventement en béton armé. Les toitures et planchers sont réalisées en bois avec des panneaux 3-plis collaborants sans dalle de compression en béton armé. Les sections des poutres choisies suivant les portées à franchir semblent correctes.
La stabilisation horizontale de l’ensemble est assurée par les noyaux en béton armé et par des contreventements en tirants métalliques disposés en façades et dans le plan des toitures.
Au niveau du terrassement, le projet présente un sous-sol partiel à un niveau de 825.40 m. Avec un fond de fouille admis 60 cm plus bas on atteint l’altitude de 824.80 m. Selon le rapport géotechnique, le toit de la molasse (Poudingues du Mont-Pèlerin) est à environ 825 m soit juste 0.20 m plus bas. Le terrassement de cette surface ne devrait toucher que très faiblement cette couche très compacte et difficile à exploiter. Solution économiquement très défendable. L’ingénieur développe un concept de remplacement des sédiment fluviaux par la molasse altérée terrassée qui est également intéressant du point de vue économique.
Durabilité de la matérialisation et de l’exploitation des bâtiments
Le projet « EQUILIBRE » est conçu avec une structure porteuse en bois, composée d’une trame régulière appuyée sur un socle en béton, qui exprime un système constructif optimisé, simple et rationnel. L’enveloppe est constituée, pour les parties fermées, de panneaux préfabriqués en bardage bois, complétés par de larges pans de verre qui assurent un bon apport de lumière naturelle. En limitant l’excavation à un seul niveau de sous-sol et en utilisant du bois de la région, l’énergie grise du projet est réduite au maximum. La toiture est entièrement recouverte de panneaux photovoltaïques et permet une production importante d’électricité. La perméabilité du sol est recherchée par une végétalisation maximale des surfaces extérieures, mais pourrait être augmentée par la création d’une toiture végétalisée, combinée à l’installation des panneaux photovoltaïques et à un traitement de toiture correspondant à la cinquième façade.
Grâce à une part importante de bois dans la structure et la façade, la construction s’inscrit dans une démarche durable. La forte présence visuelle du bois en tant que matériau de construction est jugée favorable et renforce l’identité du projet. Le projet propose un très bon concept CVSE qui prend en compte la matérialisation et l’exploitation de façon complète et flexible. Le concept de protection contre l'incendie est traité, mais pas encore résolu dans tous ses aspects. L’évacuation directe des cages d’escalier vers l’extérieur devrait être garantie et adaptée en conséquence.
Economie générale du projet
La surface de planchers SP se situe dans la moyenne, tandis que le volume VB est inférieur à la moyenne des projets retenus.