Offener Wettbewerb | 11/2021
„Wunnquartier Stade” in Luxembourg (LU)
©FABECK ARCHITECTES
ein 3. Preis
Architektur, Stadtplanung / Städtebau
MDP / Michel Desvigne Paysagiste
Landschaftsarchitektur
Bauingenieurwesen
Bauingenieurwesen
sonstige Fachplanung
Erläuterungstext
Le concept urbanistique pour le Wunnquartier Stade s’articule autour de 5 piliers. 1. « Faire quartier » autrement ! Un quartier à plusieurs visages : diversité des formes urbaines, typologies et modes d’habiter, quartier à Choix Multiple Les 20 minutes neighbourhoods (voisinages à 20 min) initiés à Portland au début des années 2000, repris dans le concept de « ville du quart d’heure » en cours de mise en œuvre à Paris, font de la promotion « des proximités » un moteur de sociabilité et une valeur de « l’habiter », comme socle de la vie de quartier. A Belved’Air, qu’il habite l’axe actif d’Arlon, la lisière du parc, ou le grand paysage, chaque habitant découvrira en fonction de ses aspirations et de ses besoins (jeune couple, étudiant, famille recomposée, personne âgée etc.), un accès à une belle nature au sein même d’une capitale, à un logement de qualité proposant de nouveaux modes d’habiter, à des commerces de proximité, à des équipements attractifs, supports d’action collective, en bas de chez lui. Cela repose d’abord sur un travail fin de programmation et de répartition à l’échelle du quartier des espaces en fonction de leur caractère plus ou moins public. D’abord, plusieurs modes d’habiter sont proposés, du co-living (Bel Start’) à l’habitant participatif (Bel Co’) en passant par l’individuel groupé (San Francisco Living), impliquant des degrés divers de vie en communauté de voisinage. Aussi, le fonctionnement même du parc central traversant le quartier et irriguant chacune des unités de voisinages, construit une gradation de l’intime au public, du pied de porte, au grand paysage de lisière, en passant par les jardins partagés et jeux d’enfants en cœur d’îlot, invitant à la sociabilité. A cela s’ajoute, une programmation à la fois exigeante et ouverte des équipements et services, comme du « paysage du quotidien ». Les équipements sont pensés comme des éléments à part entière de la qualité urbaine et paysagère promue, par le traitement de leurs abords (parvis crèche et école internationale), comme de leur architecture (valorisation de l’ancienne caserne et écuries). Et comme des lieux de vie au service du quartier et mais aussi des forces vives luxembourgeoises, où tout habitant ou association, désireux de s’engager pour demain peut le faire. Belved’Air est le lieu où s’inventent : • de nouvelles manières de consommer (épicerie solidaire, vrac), • de produire (fablab, incubateur), • de travailler (shared spaces, coworking), • d’apprendre (école internationale, crèche), • de créer (ateliers d’artistes), • de partager (cafés, caractère évènementiel des deux places centrales), • de se déplacer (cheminement doux, station de tram, gestion de la voiture) etc. Par définition, ces lieux de vie se transforment au gré des projets portés et des activités organisées, d’où leur caractère « évolutif » et participatif. La « Maison en commun », cœur collectif et hybride du quartier, en est l’archétype. Il en va de même pour le parc, support d’usages suggérés (agrès de fitness en plein air) mais aussi spontanés (cheminement, place de l’eau etc.). En invitant à la flânerie et à la contemplation il matérialise à la fois les possibilités d’une intimité (se reposer) et d’un commun (se rencontrer). C’est la mise en cohabitation des deux, par une volonté publique, qui permet de « faire quartier » autrement, et mieux. Afin de garantir cette programmation, il est important à notre sens d’activer rapidement les lieux, en installant dès que possible cette Maison en commun de manière provisoire pour la préfigurer, informer sur le projet, démarrer des premiers ateliers ou lancer les premiers jardins potagers. Ceci permettra la création progressive d’une petite communauté de quartier, l’appropriation et l’animation des lieux. Cette préfiguration et animation, doit nécessairement être portée par la municipalité, afin de garantir le caractère public et d’intérêt général du lieu. C’est un facteur essentiel de réussite. Le patrimoine existant est préservé et réinvesti. Les anciennes écuries sont reconverties en ateliers-résidences d’artistes et la caserne de pompier en une « Maison en commun », au service des habitants. Ils servent de moteur au lancement du projet et à la genèse d’une nouvelle identité pour le site. Les intensités urbaines sont organisées sur le linéaire de la route d’Arlon. Des commerces de proximité, petites surfaces de bureaux et locaux de restauration activent les rez-de-chaussée des constructions le long de l’arrêt de tram « Stade ». Quelques plateaux de bureaux partagés et espaces de coworking se localisent dans les premiers étages de ces mêmes constructions. La programmation économique doit rester complémentaire de l’offre importante en bureaux proposée sur la Place de l’Etoile et favoriser l’implantation d’entreprises donnant une valeur ajoutée à l’écosystème de la Maison en commun. L’école Over the Rainbow et la crèche s’inscrivent dans un cadre verdoyant et participent à la création d’un cœur de quartier paysager dédié à la sociabilité. Les architectures sont pensées avec leur extérieur et s’ouvrent généreusement sur un parvis piéton, lieu de rencontre apaisé. • Rte d’Arlon, Bel’Start Des formes urbaines denses jouant avec diverses hauteurs viennent border la rte d’Arlon. Les rez-de chaussées développent des commerces et sont surplombés par des habitations de taille plus réduite permettant de donner réponse à une demande de marché. • Vivre la lisière, Habiter le grand paysage : De part et d’autre du parc, les bâtiments prévoient des structures d’habitation plus familiales, des appartements plus amples bénéficiant de belles perspectives sur les arbres. S’y nichent également des coopératives de construction Bel’Co. • San Francisco Living: C’est le quartier de vraie vie familiale. Chaque unité est composée de 2 unités superposées. Ces villas urbaines reflètent l’ADN du quartier. « Habiter un village dans la ville », quand en tant que jeunes parents, on est à la recherche d’un logement plus spacieux tout en appréciant la vie en collectivité. De nouveaux modes d’habiter sont expérimentés tels que l’habitat intergénérationnel et les coopératives d’habitation. • Courtyard living C’est dans cet îlot ample, que nous retrouvons une mixité de logements donnant sur cette cour intime. Une crèche se situe en son rez-de chaussée. • Vivre le cœur : Le cœur du projet est caractérisé par son histoire. Ainsi la caserne, la tour de séchage des tuyaux d’incendie, l’ancien bâtiment de bureaux du CGDIS, et finalement les anciennes écuries et l’ancienne maison sont mis en évidence. L’ancienne tour est pourvue d’une nouvelle circulation servant aux deux bâtiments et continuant en hauteur dans un espace expérimental, the Nest. Ce lui est destiné à de multiples usages. De là on jouit d’une vue imprenable sur la Ville haute et vers Belair. Une place se déploie entre ces immeubles historiques. Cette place propose deux caractères différents : Ainsi du côté est, la place est traitée de façon essentiellement minérale permettant d’organiser, des marchés de brocante, d’installer une grande tente pour organiser des festivités, de prévoir du cinéma en plein air et de servir d’espace de rencontre à l’abri du bruit et du stress de la rte d’Arlon. La différence de niveau entre une place et l’autre est réalisée par des escaliers sous forme de gradins menant du coté ouest vers l’autre partie de la place agrémentée d’un bassin d’eau permettant d’agir en tant que miroir pour refléter l’ancienne écurie et d’amplifier sa présence sur site. La présence d’arbres du côté sud rajoute une coulisse de bruit agréable. Ainsi cette Piazza devient le vrai cœur du projet. 2. Un trait d’union paysager entre quartiers, à l’échelle du Bel Air Un parc naturaliste relie le coteau boisé du nord du site à l’école fondamentale Aloyse Kayser. Le parc est constitué d’une lisière boisée traversée de chemins forestiers, bordant une large pelouse ouverte et lumineuse. La lisière boisée constitue une coulisse végétale, plantée d’arbres forestiers adaptés au climat luxembourgeois et dont la qualité esthétique varie au cours des saisons : des chênes, des charmes, et ponctuellement des pins sylvestres. La lisière boisée se trouvant au nord du site est étoffée vers le sud par de nouvelles plantations d’arbres permettant de renforcer la présence de la forêt et surtout de permettre une plateau arboré d’une profondeur de 20m Le parc héberge des aménagements permanents : aires de jeux, jardins partagés, parcours pédagogiques, dont le programme dépend des bâtiments avoisinants. La grande pelouse ouverte est un espace identitaire du quartier et accueille différents évènements temporaires en fonction des saisons : pique-nique, concert en plein-air, théâtre, installation d’art, etc. Les eaux de pluie suivent un parcours permettant le ralentissement et l’infiltration en amont des réseaux. Dans le parc, une zone humide centrale récolte les ruissellements du nord du site. Cet espace vert planté peut se remplir occasionnellement, permettant ainsi de stocker une grande quantité d’eau de ruissellement ou de crue, en vue de la restituer progressivement à son milieu. Par temps sec, ce lieu partiellement boisé redevient traversable et consolide la lisière du parc. Dans la partie sud du site, un maillage de noues plantées d’ouest en est, suivant le sens de la topographie, permet de récupérer les eaux de pluie, de les stocker temporairement et de les conduire lentement jusqu’au réseau de la ville. Le long des rues et des places les sols perméables sont maximisés. Des pavés à joints mortier dégagent une voie carrossable, et des pavés à joints gazon permettent la circulation piétonne et la transition jusqu’au parc. Au fil du projet, ce parcours de l’eau constitue un réservoir d’habitats pour la faune et la flore, permettant d'accueillir une frange originale de la biodiversité. La densité et la fonctionnalité des espaces publics du nouveau quartier permettent de dégager un espace vert central et généreux, qui s’intègre à la structure paysagère de la ville. 3. Prendre soin du sol naturel, rétablir la topographie d’origine : perméabilité des sols et réduction des mouvements de terre Le site est caractérisé par une topographie sensible et une situation privilégiée, en surplomb du val Sainte-Croix et du Rollingergrund. L’implantation successive de différents services urbains et du stade, au cours du siècle dernier, a cependant fortement malmené le lieu. En effet, elles ont nécessité d’importants mouvements de terrain et la construction de plusieurs soutènements. Autant de fractures qui rendent, aujourd’hui, la lecture du site complexe. Notre premier axe de de travail consiste à retrouver, autant que possible, le paysage d’origine en traitant les terres d’excavation directement à la source, in situ. Ce paysage retrouvé est support pour un espace ouvert de qualité, trait d’union entre les quartiers existants et les nouveaux développements à venir. Il génère des lieux de voisinage diversifiés et favorise la mobilité douce. Sa situation altimétrique en hauteur nous permet d’envisager une approche sensible à l’eau qui trouve tout son sens dans la constitution d’un corridor de verdure central à cette altitude. 4. Un quartier apaisé, mettre l’humain au premier plan La route d’Arlon, actuellement encore un axe principal pour la circulation motorisée, sera bientôt transformée en un axe multimodal avec des connexions directes du tram et du réseau cyclable vers le centre-ville. Ces nouvelles connexions permettent de planifier un nouveau quartier avec un concept de mobilité durable et pauvre en voitures. L’idée n’est pas d’écarter la voiture mais plutôt de limiter les accès et sa présence au cœur du quartier. Le but est de promouvoir la mobilité active et les transports en commun et d’augmenter la qualité de vie des futurs habitants. Le Passage du Parc , s’implantant au même endroit que l’ancienne rue du Stade devient le nouvel axe principal du quartier. Ce dernier permettra de connecter le quartier directement à la nouvelle station de tram et à la piste cyclable bidirectionnelle. De plus, cet axe réunit tous les autres cheminements du quartier pour créer un réseau pour la mobilité active avec un maillage fin et des chemins courts. Ce maillage permettra aussi la connexion avec les quartiers voisins. L’absence de la voiture sur ces chemins du quartier permet un aménagement qualitatif de l’espace rue avec une bonne qualité de séjour. Néanmoins les espaces rues seront conçus d’une façon à garantir l’accessibilité permanente pour les véhicules d’intervention, les camions de collecte de déchets, les livraisons et les camions de déménagement. Afin de limiter la présence de voitures dans le quartier, deux parkings souterrains seront placés à des endroits stratégiques pour intercepter les voitures à l’entrée du quartier au niveau des axes motorisés existants. Cette solution vise à éviter la construction de nouvelles voiries, le trafic à travers le quartier et aussi les perturbations du tram dues au croisement des rails. Aucun bâtiment aura un accès direct sur la route d’Arlon. La planification prévoit seulement deux nouveaux accès, un premier pour atteindre un parking souterrain et un deuxième pour garantir l’accessibilité au site pour les livraisons et les interventions d’urgence (accidents, incidents, incendie). Les parkings, dont un est le P+R existant, sont repartis dans le quartier afin d’éviter des déplacements trop importants pour atteindre les destinations dans le quartier. Des parkings à courte durée seront intégrés dans le parking souterrain au Sud-Est ceci permettra aux parents d’accompagner leurs enfants à l’école (ou bien la crèche) sans circuler dans le quartier et mettre en danger les autres élèves. En considérant une diminution probable et progressive du degré de motorisation dans la capitale, le quartier pourra facilement adapter son besoin en places de stationnement en transformant le P+R en un bâtiment ayant une nouvelle fonction. De même une offre adéquate de voitures car-sharing permet de réduire le besoin de voitures personnelles. Le quartier devrait attirer en première ligne des gens qui travaillent en ville et qui ne seront plus dépendant d’une voiture personnelle dans la vie quotidienne. Les voitures car-sharing seront alors suffisantes pour satisfaire aux besoins sporadiques des déplacements en voiture. 5. Stratégie énergétique La conception urbanistique du quartier Belved Air intègre une stratégie de gestion des apports solaires et du confort estival, dont une des finalités est d’anticiper l’intensification des épisodes climatiques estivaux. Cette stratégie se retrouve dans les choix suivants : • Réduction des surfaces minéralisées et implantation d’une quantité élevée d arbres sur le site : ce choix limitera le phénomène d’îlots de chaleur et sera favorable au confort estival, tant pour les espaces intérieurs que pour les espaces extérieurs. L’implantation d’arbre au cœur de ce nouvel espace urbain leur permettra de jouer un rôle essentiel de protection solaire. • Établissement d’un cadastre solaire des toitures et des façades, permettant d’optimiser les choix d’implantation des équipements photovoltaïques, mais également de disposer des informations nécessaires à la mise en place de stratégies de protections solaires adaptées au contexte spécifique de chaque bâtiment et de chaque façade. • La conception du quartier a dès lors pu s’appuyer sur différents outils de simulation, permettant d’orienter les choix urbanistiques : études d’ombrages, cadastre solaire des toitures et des façades, étude de l’impact solaire sur les sols et les espaces extérieurs, prise en compte de l’impact de la végétation, … Le concept énergétique du quartier Belved’Air repose sur une vision globale et à long terme de la transition énergétique et environnementale, ceci afin de répondre à un ensemble d enjeux essentiels : le bien-être des occupants, la garantie d approvisionnement énergétique sur le long terme, l anticipation du changement climatique, la gestion raisonnée des ressources, la neutralité carbone, la flexibilité et l’évolutivité, … Concrètement, la stratégie énergétique proposée s’articule selon deux grands axes : • L’optimisation de la conception urbanistique et architecturale, permettant de réduire au maximum les besoins énergétiques : généralisation de la classe énergétique A+, cadastre solaire et conception bioclimatique du quartier, recours massif à la végétalisation du site, … • La mise en place d’infrastructures techniques fiables et performantes : création d’une nouvelle centrale de chaleur urbaine avec un recours privilégié à des systèmes de production zéro-carbone, valorisation et extension du réseau de chaleur existant, récupération de chaleur sur les eaux usées, ainsi qu’une production locale d’énergie renouvelable, via l’implantation de centrales photovoltaïque sur une fraction importante des toitures du site.
©FABECK ARCHITECTES
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