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Nichtoffener Wettbewerb | 03/2022

Wiederaufbau Mittelaletsch-Biwak in den Berner Alpen (CH)

3. Preis

Preisgeld: 4.000 CHF

BUREAU (Daniel Zamarbide, Carine Pimenta, Galliane Zamarbide)

Architektur

Ingenie Ing. Civils

Bauingenieurwesen

Beurteilung durch das Preisgericht

La proposition de bivouac vise une intĂ©gration parfaite avec le paysage environnant essentiellement constituĂ© de rochers et de glace, voire s’y confond par mimĂ©tisme. Ainsi, le bivouac est mis Ă  l’abri des intempĂ©ries et des risques naturels, grâce Ă  une « carapace minĂ©rale ». Sa forme, très organique et toute en courbes, Ă©pouse la pente Ă  l’exception d’une excroissance latĂ©rale qui permet l’amĂ©nagement d’une petite place d’entrĂ©e, protĂ©gĂ©e des chutes de pierres, de neige et du vent. Le jury salue aussi la recherche menĂ©e sur les vues, avec la vision panoramique depuis la grande fenĂŞtre et les petits hublots individuels qui donnent l’impression, le temps du repos, de garder le contact avec l’extĂ©rieur. Ce parti a permis de questionner le jury sur la dualitĂ© du concept de bivouac, qui se doit, Ă  la fois, d’être un repère depuis le lointain pour les randonneurs qui arrivent au bout de leur course, tout en restant intĂ©grĂ© dans un paysage naturel de haute montagne protĂ©gĂ© de la main de l’homme. Ici, cette posture, poussĂ©e Ă  l’extrĂŞme, interroge toutefois le jury, notamment dans la matĂ©rialitĂ© proposĂ©e. La coque extĂ©rieure est couverte d’une fine couche minĂ©rale de bĂ©ton, Ă  base de granulats rĂ©coltĂ©s et projetĂ©s sur place, soulignant Ă  la fois le dĂ©sir de se mimĂ©tiser et celui de rĂ©sister aux chutes de pierre et aux avalanches. 

Les fondations ponctuelles supportant la structure primaire en arc suivent la forme de l’abri et le dĂ©nivelĂ©. L’espace d’entrĂ©e avec toilettes et dĂ©pĂ´t de matĂ©riel se situe dans une excroissance latĂ©rale du volume principal. Il donne accès au foyer central avec espace cuisine, en amont de l’espace de convivialitĂ© et en aval de la zone de couchage. Cette dernière se dĂ©veloppe en escalier le long de la topographie, avec une zone de distribution centrale et des couchettes sur plusieurs niveaux des deux cĂ´tĂ©s. Les ouvertures sont hiĂ©rarchisĂ©es et permettent des vues diffĂ©renciĂ©es sur le paysage : un vitrage grand-espace Ă©pousant le dernier arc dans l’espace de jour au sud-ouest, un grand hublot dans le foyer et des petits hublots individuels le long des couchettes. L’idĂ©e phare du projet, le camouflage et l’intĂ©gration mimĂ©tique du bivouac en forme organique dans le paysage minĂ©ral, est Ă  la fois atout et limite. La visibilitĂ© du bivouac pour les randonneurs est très rĂ©duite, autant en Ă©tĂ© qu’au premières chutes de neige. En hiver il va disparaitre complĂ©tement sous la neige et rester introuvable. La durabilitĂ© de la peau en granulat confrontĂ© aux frĂ©quentes chutes de pierre est questionnable. L’organisation de l’espace intĂ©rieur est en revanche très fonctionnelle et rĂ©ussie, mĂŞme si la forme allongĂ©e gĂ©nère un volume consĂ©quent. Le choix de bâtir un ouvrage s’intĂ©grant parfaitement dans cette topologie, et suivant la ligne de profil du terrain est très intĂ©ressant. D’un point de vue structurel, ceci offre le moins de rĂ©sistance possible aux Ă©lĂ©ments naturels et diminue significativement les actions dynamiques dues aux avalanches et chutes de pierres. 

Néanmoins, ceci implique de réaliser des structures d’une certaine complexité. Le nombre d’appuis est important et nécessite des relevés extrêmement précis tout en garantissant des moyens de réglage. Par ailleurs, cette géométrie occasionne un mécano complexe dans la mesure où la répétitivité des éléments structuraux réalisés en atelier est faible. Celui-ci n’est à notre sens pas adapté à ce milieu géologique très chaotique. En outre la carapace minérale choisie, bien que tout à fait intéressante, pose la question de son entretien en cas de dégâts occasionnés par des chutes de pierres.