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Offener Wettbewerb | 06/2022

Nouveau bâtiment de laboratoires pour l'Institut de Radiophysique (IRA) du CHUV à Cery, Prilly

MARTIAL L’HOMME BUS

1. Rang / 1. Preis

Preisgeld: 60.000 CHF

DISERENS MAUREL ARCHITECTES

Architektur

MP Ingénieurs Conseils SA

Bauingenieurwesen

MG associés sàrl architectes paysagistes

Landschaftsarchitektur

Beurteilung durch das Preisgericht

Qualités urbanistiques, volumétriques et paysagères du projet
La proposition urbanistique à long terme de «Martial l’homme bus» cherche à réinterpréter le dispositif original de 1873. Trois nouveaux volumes, des gabarits identiques au Centre de neurosciences psychiatriques (CNP), disposés dans la trame orthogonale historique du quadrilatère des Cèdres, en délimitent le pourtour et contiennent un espace extérieur composé d’un mail et de jardins. L’implantation de l’Institut de radiophysique (IRA) sur le côté latéral ouest et son pendant symétrique de l’extension C à l’est, conforte la position frontale du bâtiment historique des Cèdres. Le jury relève la grande qualité urbanistique et paysagère et sa cohérence qui accompagne l’IRA dès la 1ère étape. La disposition des entrées des bâtiments sur l’espace de référence cour-mail-jardins renforce l’image de campus dévolu à la recherche et permettra à futur de bonnes synergies entre les différents instituts. La perception volumétrique de cet îlot ouvert, ensemble plus unitaire et plus perméable, est appréciée par le jury. L’ancienne chapelle, restaurée dans son plan original, occupe une position privilégiée sur le mail qui établit la traversée nord sud du lieu. L’accès vers le sud par les connections piétonnes latérales entre les bâtiments devrait permettre le lien entre le parc des Cèdres et le mail et être réalisé côté ouest en première étape, simultanément à la construction de l’IRA. Les ateliers au nord sont pour partie conservés et réorganisés en lien avec le stationnement de surface. Le bâtiment D au nord, qui complète le dispositif des ateliers et de la garderie, peine à convaincre par sa morphologie de barre et son orientation qui bloque vers le nord le dégagement sur le coteau et la forêt. La répétition symétrique du dispositif d’implantation du CNP pour l’extension B, pose la question de la distance au bâtiment existant et du traitement des façades avec le bâtiment de l’IRA. Le stationnement de 30 places longeant le futur bâtiment C côté est et le stationnement PMR proposé dans le jardin est peu judicieux.

Qualités architecturales, flexibilité et modularité, organisation spatiale et fonctionnelle
Le bâtiment de l’IRA comporte 1 niveau enterré et 4 niveaux hors sol : trois niveaux sont dévolus aux locaux de l’IRA, et l’entier du quatrième niveau à un programme complémentaire. La volumétrie s’aligne ainsi au gabarit du CNP. Il s’implante de manière perpendiculaire au bâtiment historique des Cèdres et accompagne judicieusement le long de ses façades principales le mur de soutènement et la végétation forestière à l’ouest, et à l’est les jardins-mail. Caractéristique reprise du bâtiment historique des Cèdres, le rez-de-chaussée est surélevé de 80 cm par rapport aux jardins et au mail d’accès. La disposition du programme dans son ensemble est claire et bien structurée, et la trame structurelle, tirant parti de l’orientation est-ouest, permet des qualités différenciées. À l’est, les bureaux d’une profondeur de 455 cm avec vues sur les jardins partagés et le mail, à l’ouest les laboratoires avec une profondeur de 690 cm avec vues sur la forêt de Cery et le lointain paysage lémanique. Une bande de services répartit de part et d’autre la distribution horizontale par deux couloirs, dont la largeur est différenciée selon qu’ils distribuent les bureaux ou les laboratoires. Leur longueur est conséquente mais avec l’intention de les ponctuer par des dégagements de pause, de rencontre permettant une circulation en boucle et les terminer par un apport de lumière naturelle. Il est dommage que ce dernier point ne soit pas systématique à chaque niveau. Les circulations verticales sont efficaces, mais manquent quelque peu de qualité spatiale. La symétrie et la faible générosité pour la circulation verticale principale sont regrettées. Au rez-de-chaussée, la séquence traversante de l’espace d’entrée principale est jugée favorablement. L’entrée à l’angle nord-est par un dispositif de couvert partiel et le franchissement du niveau surélevé questionne le jury. La surélévation ne facilite pas l’accès pour les personnes à mobilité réduite (rampe traitée de manière secondaire) ni les livraisons quotidiennes. L’expression des façades est largement vitrée et filaire, composée d’éléments linéaires en béton de parement préfabriqué. Les raidisseurs verticaux signifient la trame ponctuelle structurelle tous les 360 cm et les linteaux, accrochés en tête de dalle, marquent les plateaux de manière continue. Le dessin des façades est et ouest est élégant mais celui des façades sud et nord peine à convaincre par le changement de trame, ainsi que par la symétrie et les parties pleines, qui ne correspondent pas aux espaces adjacents.

Économicité du projet et principes de développement durable de la construction
Le système constructif choisi est mixte et utilise le bois massif ou semi-facturé et le béton recyclé. Une enveloppe durable protège judicieusement le système porteur. Le vitrage entre trame structurelle est tripartite avec un vantail central de ventilation et de nettoyage. Une réflexion pour un emploi de matériaux locaux et l’intention de réemploi du béton de démolition ou de la terre in situ ont été menées. Ces préoccupations demandent à être approfondies en vue de la destination des locaux de l’IRA. La proposition de laisser apparente la structure porteuse bois doit être vérifiée pour les laboratoires et certains bureaux qui nécessitent la possibilité d’être décontaminés.

Aménagements extérieurs
Le projet «Martial l’homme bus» crée un espace central généreux, au milieu duquel le bâtiment existant devient le nouveau point focal de l’ensemble. Avec son implantation, le nouveau volume pour l’IRA permet un dialogue intéressant avec le contexte environnant déjà dans la première phase. Des vues intéressantes s’ouvrent vers l’ouest avec les arbres imposants et quelques fenêtres de vues dégagées en direction du lac Léman. Vers l’est, la vue est offerte sur un espace libre bien proportionné et de qualité. La disposition spatiale dans la deuxième étape augmentera à nouveau l’éventail des espaces extérieurs et représente le grand potentiel du projet. La conception totalement symétrique des espaces avec son langage très formel est moins subtile. Restant très schématique, ils manquent par exemple des mentions sur la différenciation matérielle des chemins et des places. L’anneau d’arbres dense autour du bâtiment existant au milieu semble diminuer son impact. Toutefois, le potentiel spatial est très prometteur.

Note structurelle
Le projet, de plan rectangulaire de 60 mètres sur 20 environ, propose un niveau de sous-sol dans lequel sont disposés le bunker et la salle d’irradiation. Il compte quatre niveaux hors sol. Les bunkers, légèrement saillant du volume principal, supportent une partie de la façade porteuse du rez. Deux noyaux en béton, longitudinaux et légèrement excentrés, partagent le bâtiment en créant deux espaces de profondeurs distinctes. La structure des planchers collaborant bois béton est constituée de solives transversales qui se retournent sur les pignons. Ce choix nécessite la mise en œuvre aux extrémités des noyaux et entre eux de poutres primaires pour appuyer le solivage. Les portées de ce dernier sont de respectivement 6 et 9 mètres environ. Les colonnes disposées en façade sont reliées par une poutre servant d’appui aux solives. L’espace intérieur ne comporte que les deux noyaux de stabilisation à l’exclusion de toute autre porteur vertical ce qui lui confère une grande souplesse d’usage. La structure qui fait la part belle au bois est simple et efficace. Toutefois ce choix de matérialité devrait, aux yeux du jury, être vérifiée dans certains locaux sensibles (décontamination des surfaces) et changée pour une matérialité de type béton par exemple. Cette adaptation pourrait être envisagée sans modification de la typologie structurelle de type planchers nervurés. Le volume bâti est inférieur à la moyenne des projets analysés et le coût de construction se trouve dans la fourchette basse.