Nouveau bâtiment de laboratoires pour l'Institut de Radiophysique (IRA) du CHUV à Cery, Prilly

Le jury reconnaît une bonne compréhension de la nature du site urbanistique et paysagère du projet «Rhizome». Le traitement de l’axe central avec la qualité de l’espace arborisé entre l’IRA et le CNP lors de la première étape et la végétalisation autour de la chapelle est apprécié, de même que le maintien et le traitement de l’ancienne chapelle derrière les Cèdres au stade final. La densification de la deuxième étape réalisée à l’intérieur du quadrilatère est estimée favorable à sa définition. Les circulations piétonnes et leur structure sont intéressantes, de même que l’organisation et l’aménagement du stationnement au nord du site. La suppression des accès marchandises par un nouveau accès souterrain au bâtiment de l’IRA du côté de la falaise est considéré comme audacieux et interpelle, même si le PAC ne le permet pas au stade actuel. La distance relativement réduite entre le bâtiment de l’IRA et celui existant au nord, traité de manière analogue au CNP sans en avoir la contrainte, est critiquée par le jury. La première phase d’urbanisation est néanmoins estimée plus convaincante que la deuxième : la volumétrie des deux blocs proposée est estimée trop forte.

Qualités architecturales, flexibilité et modularité, organisation spatiale et fonctionnelle

L’organisation générale du plan, relativement dense est jugée bonne, la disposition du programme est claire et bien structurée. L’entrée principale s’avère bien organisée, ainsi que l’escalier principal. Il manque toutefois de flexibilité dans les flux. Les circulations intérieures résultantes sont un peu étriquées et les apports de lumière naturelle réduits. L’atrium proposé paraît excentré et ne développe pas son potentiel spatial. La façade est appréciée favorablement avec ses avant-toits et fenêtres.

Aménagements extérieurs

Les auteurs du projet « Rhizome » ont su préserver l’hétérogénéité du lieu en renforçant d’une part les qualités spécifiques des différents espaces et en plus, en les complétant. Cela crée un campus très riche, dont les aménagements extérieurs s’intègrent très naturellement au contexte existant. Au nord-est, l’espace autour des petits pavillons, puis l’enchaînement avec le parking sous la canopée des arbres fruitiers, créent une transition naturelle dans le verger existant. Les différents cheminements permettent également une grande variété de l’offre à travers le nouveau campus et relient naturellement non seulement les nouveaux bâtiments les uns aux autres, mais aussi la partie sud via une place devant la chapelle permettant une articulation bienvenue. La route d’accès se trouve hors périmètre du concours. La motivation de vouloir réduire le trafic sur le site est louable, mais cette incision dans le terrain et dans le volume des arbres changerait fortement le caractère de la frange végétale ouest. La grande emprise au sol des bâtiments due au gros volume construit fait qu’on souhaiterait un peu plus de générosité dans les espaces intermédiaires.

Note structurelle

D’un plan rectangulaire de 50 mètres sur 25 environ, le projet compte un niveau enterré qui contient le bunker et la salle d’irradiation et quatre niveaux hors sol. Deux grands noyaux longitudinaux en béton, dont un est percé d’un jour zénithal, occupent le centre du rectangle. Le système structurel vertical est complété de colonnes en façades laissant les espaces périphériques libres de porteurs intérieurs. Les dalles sont constituées de planchers collaborant bois béton à solives orientées perpendiculairement aux faces extérieures des noyaux. La structure tourne ainsi autour de cette zone centrale s’orientant toujours vers les façades. Ce mode de faire pose la question de l’orientation de la structure dans les angles. Dans ce cas, le choix s’est porté sur un système de poutres primaires de 8.50 mètres de portée environ rayonnant autour des noyaux et les reliant entre eux. Leur entraxe de 4.80 m environ autorise à envisager l’usage de bois simplement équarri pour les solivages. Les dimensions généreuses des deux noyaux et leur positionnement garantissent une reprise efficace des efforts horizontaux. L’absence de colonnes dans les espaces entourant les noyaux est le gage d’une bonne flexibilité d’usage du bâtiment. Le volume bâti est dans la fourchette supérieure des projets analysés et le coût de construction dans les montants les plus élevés.