Projektstudie, Selektives Verfahren | 04/2023
Neugestaltung der Avenue de la Gare sud und der Avenue de Tourbillon ouest in Sion (CH)
©Pass-age, Alban Carron et Florent Lièvre / O&C Architectes SA
Engere Wahl
Pass-age, Alban Carron et Florent Lièvre
Landschaftsarchitektur
Architektur
C&G | Christe & Gygax Ingénieurs Conseils SA
Verkehrsplanung
Beurteilung durch das Preisgericht
Le projet proposé repose sur l’identification d’une typologie d’espaces publics sédunois existants, à laquelle peuvent être rapportés les enjeux d’aménagement des avenues de la Gare et Tourbillon. Ainsi, les revêtements de sol et leur dessin reprennent ceux des aménagements existants, en particulier à l’avenue du Midi, ceci afin de contribuer au renforcement d’un réseau d’espaces publics reconnaissables en ville de Sion. Il se fonde aussi sur quatre piliers de durabilité que sont la mobilité et trois trames : bleue (gestion des eaux), verte (biodiversité et végétation) et noire (éclairage). Leur constitution est mise en œuvre grâce à une sorte de boîte à outils permettant d’opérer des choix dans chacun des domaines.
L’ambition de durabilité environnementale se traduit par la création de noues paysagères au droit des alignements de micocouliers, couplée à une récupération des eaux de surface dans des bassins de rétention. Ce système est décliné sous forme d’une noue arborisée centrale sur l’avenue de Tourbillon. Ce dispositif, qui donne son nom au projet, devient ainsi le motif principal de la nouvelle identité des deux avenues. Proposées sur l’ensemble du linéaire, leur franchissement est ponctuellement organisé par la mise en place de revêtements perméables. Il est ainsi possible de disposer tantôt d’espaces de stationnements pour les vélos, de terrasses temporaires, voire d’arrêts de bus, sans emprise sur la largeur des trottoirs latéraux.
Les traversées des avenues de la Gare et Tourbillon sont conçues comme des éléments structurants du projet. Traitées de manière classique sur l’avenue Tourbillon (passage piétons), la proposition sur l’avenue de la Gare est plus audacieuse. Les rues latérales en zone de rencontre sont en effet connectées par-delà l’avenue grâce à l’aménagement de plateaux continus traversants.
Le collège d’experts relève la clarté et la fonctionnalité du projet sous l’angle de la mobilité, peu de déficits étant identifiés. Il prend note avec intérêt de la proposition de traversées très affirmées de l’avenue de la Gare, qui renverse la hiérarchie implicite de l’avenue sur les rues latérales et brise l’effet de linéarité. Il comprend que cette option pourrait être la première étape d’une extension future de la zone de rencontre. Il estime cependant qu’elle peine à faire ses preuves au stade actuel. Quatre changements de régime de vitesse successifs sur quelques centaines de mètres constituent un facteur de complexité (donc d’insécurité) pour tous les usagers, motorisés ou non, a fortiori pour les personnes à mobilités réduites, en particulier les personnes aveugles et malvoyantes. Le dispositif crée une emphase sur des espaces d’articulation des flux qui ne correspondent pas nécessairement à des lieux d’intensité d’usages actuels ou futurs. La qualité et le caractère de ces espaces particuliers sont à cet égard jugés peu convaincants.
Le collège d’experts accueille avec une grande perplexité la proposition de création de noues paysagères dans l’alignement actuel de micocouliers sur l’avenue de la Gare. Elle est techniquement infaisable dans la mesure où une creuse au pied des arbres mettrait à mal le système racinaire, et l’apport, même ponctuel, d’une grande quantité d’eau est incompatible avec l’essence particulièrement adaptée aux milieux secs. Le maintien des arbres n’est donc aucunement garanti alors qu’ils présentent actuellement un bon état sanitaire. Dans l’hypothèse par ailleurs probable d’une mise en eau relativement rare des noues, l’ensemble du dispositif perd son sens (difficulté à maintenir une végétation en place, effet de coupure dans les relations transversales, systèmes de franchissements disproportionnés). Le collège d’experts estime par conséquent que, cette proposition ne pouvant être retenue, le projet échoue à caractériser valablement les nouveaux aménagements par la seule reprise de motifs et matériaux existants sur les espaces publics connexes. Appliqué également sur la berme centrale de l’avenue de Tourbillon, le système de noues ne permet que des traversées figées, créant un couloir de circulation risquant d’augmenter localement les vitesses.
Le collège d’experts salue enfin la réflexion poussée sur les ambiances nocturnes et la qualité de l’éclairage.
©Pass-age, Alban Carron et Florent Lièvre / O&C Architectes SA