Städtebauliche und freiraumplanerische Entwicklung Quartier „La Colline“ in Chêne-Bourg (CH)

Le collège d’expert·es salue la clarté des rapports établis avec le contexte paysager et bâti. Les édifices s’adaptent au contexte: ils accompagnent la Seymaz avec de légers mouvements en soulignant l’échelle de la pénétrante de verdure, ils répondent au bâti existant à travers une volumétrie plus restreinte et en dégageant des vues, tout en conservant la valeur d’ensemble de la proposition. En plus de proposer une nouvelle entité paysagère, l’espace central est relié au prolongement du cordon boisé de la Seymaz tout en permettant de multiples points de vue panoramiques vers le grand paysage. Ce rapport au grand paysage et les possibilités de contemplation trouvent leur point d’achèvement à l’endroit de la grande dilatation publique dominant la crête. Le Collège souligne l’importance de cette place dans la proposition, car elle fonctionne comme une fenêtre à l’attention d’un public élargi sans pour autant trahir le caractère résidentiel du cœur paysager. Les usages collectifs de cet espace sont signalés par son aménagement et la possibilité de débordement de l’animation de la salle com mune adjacente. Cette place opère une transition très fine entre la liaison publique vers la Seymaz et la liaison collective qui entoure le grand espace et donne accès à tous les logements. En effet, cette rue centrale, principalement dédiée aux habitant·es du quartier, pourra naturellement accueillir des promeneur·ses désireux de prolonger leur balade en direction de la Seymaz. Grâce au traitement des façades d’entrée et au calibrage des espaces de transition, le passage de promeneur·ses ne constitue aucune gêne.

Un des éléments les plus attractifs de ce projet est cette ouverture, cette invitation à faire la ronde. Le projet s’ouvre au paysage à différentes échelles, mais également aux habitant·es et aux visiteur·ses. Ce choix puissant est accompagné d’une gestion fine du tissage des projets paysager et architectural qui assure une intimité précieuse aux habitant·es, et propose une véritable nouvelle manière d’habiter la «zone villa», un des grands défis lancés par le cahier des charges.

Le traitement des façades est délicat et léger, riche en mouvements et jeux d’ombres, avec des éléments particulièrement intéressants, tels que les escaliers communs d’accès aux étages qui donnent sur l’espace central. Dans ce sens, le Collège s’interroge sur les escaliers extérieurs privés qui relient les terrasses: malgré un certain intérêt dans sa fonction et le mouvement que ces éléments donnent à la façade, l’expression d’ensemble semble un peu exagérée ou caricaturale.

Le concept d’accès aux logements est à relever par sa qualité, en totale synchronie avec le parti urbain dans l’échelle architecturale et dans le calibrage des aménagements paysagers mentionnés auparavant. Ce dispositif peut se décrire comme une couronne de transition à plusieurs strates qui initie une gradation du collectif au privé:

· une boucle piétonne large, articulée et soulignée par de grands arbres, qui entourent l’espace majeur.

· une alternance entre jardins privatifs généreux et cheminements vers les noyaux de circulation.

· un mouvement bien rythmé entre des loggias d’accès aux logements (qui permettent aussi d’autres usages et types d’appropriations) et des espaces d’accès aux noyaux de circulation — en avant-, et de pièces de nuit — en arrière.

Malgré l’excellente maîtrise de ce dispositif, le Collège s’interroge sur deux aspects : le premier est le fait d’accéder à la plupart des logements pde manière directe une fois la porte d’entrée traversée. En deuxième lieu, la véritable capacité des loggias à servir de hall d’accès aux logements. En effet, malgré leur générosité et disposition astucieuse, elles restent des espaces extérieurs. Les typologies profitent entièrement du concept d’ensemble, tous les logements bénéficient d’une double orientation vers la nouvelle entité paysagère et vers l’horizon sur les montagnes Ils offrent également des espaces extérieurs privatifs généreux et différenciés par leur caractère et leur orientation. Dans ce sens, le Collège salue le travail réalisé sur les terrasses, leur générosité et leur effet majeur sur la qualité d’habitabilité du logement et du quartier: on est chez soi, mais, grâce ces espaces, on «habite» un paysage majestueux. La flexibilité des différentes options de configuration des logements est aussi appréciée par le collège en vue du type de produit à commercialiser.

La continuité proposée pour le stationnement voiture en sous-sol répond aux objectifs de confort d’usage attendus pour tous les logements, et facilite aussi le déploiement de la technique sur l’ensemble du quartier. Malgré ces qualités, les surfaces sont très importantes et la proposition des caves pour les bâtiments sud n’est pas claire. La relocalisation de la rampe d’accès au parking s’avère judicieuse et moins impactante pour les logements du bâtiment sud.