Umgestaltung öffentlicher Räume in Chêne-Bougeries / Aménagement des espaces publics du Village de Chêne-Bougeries (CH)

Le cœur d’ilot est ainsi divisé en 3 séquences. A chaque extrémité, des placettes collectives s’accrochent aux accès et continuités douces : côté Est avec le chemin de la Fontaine, côté Ouest avec l’axe Nord/Sud ébauché. De ces placettes résultent une troisième séquence en forme de talus planté de 8 arbres et parcouru d’un cheminement en forte pente conférant son statut d’îlot vert et d’outil de gestion topographique au centre du dispositif spatial. Aucune information n’est donnée sur une possible appropriation de ces pans enherbés et sur le rapport de cette surface aux seuils des bâtiments existants.

Le chemin de la Fontaine devient une zone 20 dont la rupture topographique existante est lissée en direction de l’Est. Des plantations structurantes renforcent l’aménagement, définissent la limite avec la chaussée tout en contribuant à l’équilibre des rapports d’échelles entre bâtis existants, bâtis projetés et échelle humaine de l’espace public. Une 3ème prix - 3ème rang N°4 JUNGLE BOUGERIES Architecte paysagiste : La touche verte I Genève Ingénieur civil : ESM Ingénierie SA I Genève Consultant mobilité : team + I Lausanne placette marque le début de l’îlot dont la définition spatiale et la cohérence des équipements restent à démontrer. Un lien Nord/Sud bienvenu est esquissé traversant la rue de Chêne-Bougeries en terminaison du chemin de la Fontaine. La prolongation de la zone 20 en cœur du chemin de Pontde-Ville est une idée forte qui mériterait d’être étendue en direction de l’Ouest. Le reste de cette rue est traitée en zone 30 avec une modification des sens de circulation péjorant le système d’ensemble. Le projet conserve néanmoins un certain nombre de places de stationnement/livraisons correspondant à l’utilité de cet espace.

Le jury relève des intentions juxtaposées intéressantes sans pour autant définir un ensemble cohérent répondant au caractère spécifique du lieu ni offrir une inscription à une échelle plus grande. Le cœur vert au centre de l’îlot, les plantations d’arbres majeurs en front du bâti existant, la transformation d’une partie du chemin de Pont-de-Ville en zone de rencontre sont autant d’intentions intéressantes qui qualifient l’espace tout en proposant des caractères spécifiques propices aux différents lieux.

Le séquençage de l’îlot en trois espaces combinés au traitement topographique proposé ne prend pas en compte la surface réduite de l’espace existant et l’histoire du lieu. La topographie chahutée de la placette basse, parfois en marches de 10/15cm de haut, parfois en muret de 80cm, complique grandement les parcours PMR/poussettes sans apporter de réel gain en termes de qualité spatiale. Cette division installe le couvert du fenil sur un socle contraire aux volontés du plan de site. La substance historique du cœur d’îlot est ainsi peu traitée et exprimée au travers des différents documents. Le cœur vert a un potentiel de développement projectuel intéressant notamment comme réceptacle d’usages, de plantations plus importantes et de connexion de cette surface de pleine terre au système de récolte des eaux. D’un point de vue des mobilités TIM, les changements proposés sur le chemin de Pont-de-Ville induisent un report important de circulation sur le chemin de la Fontaine pourtant imaginé en zone 20 donc prioritaire aux modes doux.

La palette végétale proposée est cohérente cependant l’analyse technique des experts démontre un nombre réduit de plantations arborées.

Dans l’ensemble, le jury regrette de ne pas avoir pu disposer de documents graphiques plus étayés (coupes, perspectives) permettant de comprendre les rapports spatiaux, d’échelles et d’ambiance recherchés.