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6. Rang 7 / 7

Nichtoffener Wettbewerb | 12/2016

Neubau Biowissenschaften / Un nouveau bâtiment des Sciences de la Vie sur le site de Dorigny de l'Université de Lausanne

NEXUS

7. Rang

Preisgeld: 20.000 CHF

BERREL KRÄUTLER ARCHITEKTEN

Architektur

Dr. Lüchinger + Meyer Bauingenieure AG

Bauingenieurwesen

Amstein + Walthert AG

TGA-Fachplanung

ASP Landschaftsarchitekten AG

Landschaftsarchitektur

Erläuterungstext

ENVIRONNEMENT ET URBANISME
Le nouveau bâtiment sera un nouveau point de distribution et de rencontre sur la Méridienne, l’axe qui relie l’ensemble du campus. À l’endroit où celui-ci débouche sur l’avenue Forel, une passerelle crée une nouvelle liaison entre l’EPFL à l’ouest et l’est du campus universitaire. Les deux parties fusionnent ainsi en un grand ensemble où constructions et paysage s’harmonisent tout en laissant ouverte la perspective sur le lac. Le nouveau bâtiment pénètre dans l’espace routier et devient ainsi facilement reconnaissable. Au-dessous du nouvel édifice, l’espace extérieur couvert de voûtes sphériques devient la nouvelle charnière du campus et invite à s’attarder. Cet espace couvert regroupe des équipements utilitaires et de détente attractifs. De là, on jouit d’une vue imprenable sur le paysage, le lieu servant par ailleurs de charnière entre les bâtiments voisins.

ARCHITECTURE
Conçu de manière claire et fonctionnelle, l’édifice s’intègre à l’échelle et à la séquence orthogonale des bâtiments voisins. Les deux étapes planifiées devant être achevées à seulement deux années d’écart, elles seront réunies en un seul volume qui permettra de générer un grand nombre de synergies. Point de rencontre central, le rez-de-chaussée consiste en une suite d’espaces surplombés de coupoles qui s’ouvrent sur chaque côté. Cette disposition crée de l’amplitude et des perspectives tout en offrant protection
et intimité. C’est ici que se trouvent, bien en évidence, les entrées, ainsi qu’une offre diversifiée de lieux de détente tels que café, terrasse, et accès à l’aula.
Les étage supérieurs sont organisés de manière efficiente et fonctionnelle en fonction des différents départements. Les postes de travail se trouvent le long de la façade derrière des baies vitrées et bénéficient ainsi d’un éclairage et d’une aération optimaux tout en offrant une vue imprenable. Grâce à une structure modulaire flexible pouvant facilement être étendue et transformée, les étages de travail pourront sans difficultés s’adapter aux exigences du futur. Les parties dédiées à la recherche sont constituées de grandes surfaces qui communiquent entre elles et qui peuvent, selon les besoins, être divisées et aménagées en toute flexibilité. En dehors des hottes qui nécessitent une installation fixe, les postes de travail consistent en des tables autonomes pouvant être raccordées par le haut à des colonnes d’alimentation. L’ensemble constitue en définitive une zone de laboratoire vaste, claire, qui grâce à son aménagement modulaire, sa partition flexible et l’interpénétration des surfaces de laboratoire et de bureaux, répond de manière optimale aux exigences des surfaces de recherche modernes.
Les zones de travaux pratiques sont constituées de salles de travaux pratiques disposées le long de la façade et de salles de préparation réservées aux assistants et aux enseignants qui occupent la zone médiane dépourvue d’éclairage naturel. Les postes de travaux pratiques seront alignés en rangs orientés vers le professeur.
Le sous-sol abrite l’aula directement reliée au rez-de- chaussée, ainsi que les usages auxiliaires, les installations techniques et le « Centre du vivant ».

CONSTRUCTION ET MATÉRIALITÉ
Le rez-de-chaussée est une surface libre couverte d’une ample coque en béton isolant qui vient renforcer l’ouverture et la fluidité du lieu. En tant que connexions verticales,
les cages d’escalier sont aussi des points de rencontre importants, qui de ce fait jouiront d’un aménagement généreux. Les étages supérieurs sont constitués d’un simple système poteaux-dalles. La façade transparente sur toute la hauteur est habillée de brise-soleil horizontaux de grande taille qui soulignent l’échelle du bâtiment tout en le protégeant de la lumière. Le bâtiment présente un coût de construction raisonnable, sa réalisation s’inscrivant dans une démarche durable à tous les égards. Combiné à un vitrage et à une isolation thermique optimisés, le volume compact du bâtiment réunit les caractéristiques idéales pour dépasser les exigences légales et atteindre les meilleurs standards de durabilité. Tous les espaces disposent de conditions optimales d’éclairage naturel.

Beurteilung durch das Preisgericht

Inscription territoriale, contextualisation et espaces extérieurs
Le projet Nexus intéresse le jury par sa volonté de s’inscrire en trait d’union entre le tissu construit de l’Epfl et celui de l’Unil. Cette intention se vérifie dans l’implantation des masses bâties selon une stratégie assez subtile : au rez, les piles de la structure s’implantent librement et selon une logique pavillonnaire caractéristique du site de l’université alors que le corps supérieur, porté par ces piles massives, adopte le langage et l’orientation principale du complexe polytechnique. Le dispositif connecte efficacement les flux d’utilisateurs, tant au niveau du sol que par la passerelle physiquement liée à l’Epfl. De même, la Méridienne se voit non seulement reconnue comme liaison vitale du campus mais elle trouve par le projet, la porte d’entrée ouest qui lui fait actuellement cruellement défaut. Face à ces belles qualités, il est à regretter que l’entrée de l’avenue Forel ne soit qu’un accès livraison qui côtoie des locaux techniques et non une invitation à rejoindre le niveau du grand auditoire enterré à l’est. L’intérêt du parti adopté réside dans sa capacité à construire conjointement les espaces intérieurs et extérieurs jusqu’au point où il n’y a plus de distinction entre ces deux notions ; le bâtiment construisant le site en même temps que le site donne sa forme à l’architecture. Le jury salue cette démarche et relève sa pertinence vis-à-vis de la question posée par le concours.

Qualités spatiales et fonctionnelles du projet
L’intérêt de l’espace de déambulation du rez pensé comme un extérieur architecturé ou un intérieur paysagé, s’il est reconnu par le jury pour son principe conceptuel, pose à ses yeux plus de questions du point de vue de sa formalisation spatiale et de sa réalité constructive. Les auteurs l’ont-ils voulu comme l’expression d’une grotte aménagée, à mi-chemin entre la nature et la construction ? Dans tous les cas, le résultat, singulier et spectaculaire, par son emphase expressionniste, questionne la pertinence des catégories du décor et du kitch lorsque celles-ci flirtent avec l’architecture. La chose pourrait se résoudre si de bonnes raisons constructives venaient étayer la proposition formelle. Ce n’est malheureusement pas le cas ; les questions structurelles sont plus amplifiées que résolues par le dispositif de dalle épaisse assurant les descentes de charges des étages et la gratuité formelle présente un surcoût et des complications qui peinent à trouver leur place dans la balance. Si ces arguments quantitatifs ne sont pas négligeables, des questions qualitatives se posent conjointement. Cet espace public qui se veut fluide et en continuité de la Méridienne, ne provoque-t-il pas, paradoxalement et par sa formalisation spectaculaire, une césure abrupte avec la continuité calme et ordinaire du cheminement piétonnier existant ? Ces questions, si elles n’ont pas trouvé de réponse définitive au sein du jury, ont le mérite d’avoir alimenté les débats.
A contrario, la typologie banale et mécanique adoptée dans les étages n’apporte pas la richesse spatiale attendue pour ce bâtiment de recherche et d’enseignement qui est également un lieu de vie et d’échange. Toute l’attention portée à l’espace public et extérieur aurait gagné à trouver une résonnance avec un espace d’étude et de vie de qualité pour les étudiants. Le plan d’étage a une profondeur importante qui pose de sérieuses questions d’éclairage naturel pour les locaux.

Usage, construction et économie du bâtiment
Une partie importante du programme n’est pas traitée par le projet. Ce déficit porte sur 883 m2. En plus de ce décompte, le bâtiment de recherche n’a pas d’espace de réception et la cafétéria pas de sanitaires. Pour ce qui y figure, certaines incohérences programmatiques sont relevées et la gestion des flux d’usagers n’est pas satisfaisante du fait de longs couloirs et d’insuffisance de distributions verticales associées. En l’état, des locaux de service risquent d’être utilisés comme distribution horizontale pour pallier à la mauvaise conception des distributions. La construction s’inscrit mal dans les objectifs du développement durable du point de vue des énergies grises mobilisées (dalles alvéolaires des étages de 40 cm et précontrainte, déficit d’éclairage naturel des couloirs d’étages, chauffage au sol). La dalle de reprise du rez présente à ce chapitre des faiblesses spécifiques ; située à l’extérieur de l’enveloppe thermique, elle s’expose à des problèmes de dilatation et de fissuration qui mettent en cause sa durabilité. Elle n’est pas exempte d’autres points faibles (surépaisseurs abondantes, complications formelles d’exécution, ponts thermiques que le qualificatif de béton isolant ne suffira pas à résoudre). L’absence de vitrages munis d’ouvrants est regrettée. Les aménagements extérieurs, avec des coupes importantes dans la végétation existante, ne sont pas dénués de critiques mais perfectibles. Par contre et par la nature du projet proposé, ils sont, de fait, coûteux. Le coût de l’ouvrage s’inscrit dans une fourchette au-dessus de la moyenne des projets rendus.
6. Rang 7 / 7