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Offener Wettbewerb | 10/2021

Geförderter Wohnungsbau Baufeld T im „Quartier de la Concorde“ in Genf (CH)

2. Preis

Preisgeld: 60.000 CHF

Lacroix Chessex

Architektur

Atelier Georges

Landschaftsarchitektur

B+S ingénieurs conseils SA

Bauingenieurwesen

EFFIN’Art Sàrl

Bauphysik

Architecture et Acoustique SA

Akustikplanung

Erläuterungstext

COMMON GROUND

Contexte territorial
Le quartier de la Concorde, défini par le chemin de fer au nord, l'av. de l'Ain à l'ouest et l'av. d'Aïre est constitué d'un ensemble de constructions hétéroclites. Le projet s’accroche à cet environnement et le termine par un ensemble urbain nouvelle génération, qui propose un autre rapport ville nature au regard des nouveaux enjeux environnementaux actuels.

Cette nouvelle pièce urbaine, doit pouvoir faire le raccord entre le quartier jardin de la Concorde et les grandes infrastructures de transport, très présentes et émettrices de nuisances importantes. La proposition ici est de border l'av. de la Concorde, pour renforcer et conforter le quartier jardin moins dense, que l'on imagine rester vert et paisible. Au sud, un parc et une promenade le long d'un cordon boisé s'enroule autour du projet jusqu'à la future place de la Concorde. Un dispositif paysagé, constitué de merlons (petites collines artificielles) issu des terres d'excavations du projet, vient protéger le site des nuisances des deux grandes avenues routières.

Formes du bâti
Les formes des 4 bâtiments, à la fois semblables et différentes, permettent de par leur dimension et leurs multiples facettes d'accueillir un grand potentiel de typologies différentes. Issus d’une variation formelle autour d'un même thème. S'ils étaient des lettres, ils formeraient un mot à la typographie unique. Chacun est différent mais a besoin de ses voisins pour faire sens. Ils permettent un ensemble qui évite l'écueil de l'effet de série impersonnelle ou, à l'inverse, le collage incohérent.

Jeu de niveaux des bâtiments
Les 4 volumes articulés permet de casser l'effet écrasant d'une opération d'envergure dans un contexte délicat à l’échelle plus modeste. Un jeu de niveaux descendant permet de réduire l'échelle des têtes de bâtiment sur l'av. de la Concorde et de constituer une rue piétonne à échelle humaine. (R+4 côté av. de la Concorde, R+3 face à la villa Concorde, R+6 côté parc, R+8 côté av. de l'Ain, R+7 en pointe est).

Réalisation d'une accroche urbaine par l'espace public
Trois espaces de références, basés sur une forme forte - le carré - et un matériau singulier mais qui a vocation à réinvestir le paysage urbain : le pavé de bois de bout ; connectent les bâtiments au quartier de la Concorde : la Place Henri Bordier construite autour du grand cèdre, le Passage Désiré plus petite et au droit de laquelle s'adresse des édifices de moindre hauteur, et le Square du marronnier venant se glisser sous un autre grand arbre conservé, le marronnier.
La question de la valorisation du sol est au cœur de notre approche: c'est à partir de l'existant, des caractéristiques de ses horizons superficiels et profonds, que le parc se dessine et trouve sa juste place dans son environnement. Les objectifs primaires associés à cette approche sont la maximisation de la surface de pleine terre, l'optimisation des espaces imperméables en faveur d'une porosité diffuse et la gestion circulaire des terres du site. La poursuite de ces objectifs est rendue possible par une implantation juste des bâtiments et un schéma d'aménagement extérieur aux formes simples.

Le grand parc
Un parc est dégagé en prolongement du parc de la Concorde, à proximité de la ferme Menut-Pellet. Le projet s'attache au patrimoine arboré du site, et propose de conserver une quantité conséquente de sujets existants, en quantité supérieure aux obligations inscrites au cahier des charges. L'implantation des nouveaux bâtiments permet de libérer des surfaces généreuses autour de cette structure végétale, permettant d'en renforcer la densité, la diversité botanique et la continuité spatiale.
La composition de ce parc assurera plusieurs services environnementaux et écosystémiques, notamment: La mise à distance visuelle des infrastructures de transport (avenue d'Aire et avenue de l'Ain) et l'amélioration de la protection acoustique du secteur T ;
Cet espace, qui relie et agrémente l'ensemble des logements, constituera à terme un lieu reconnaissable, ouvert et disponible aux usagers. Ses dimensions et sa configuration permettent d'envisager des usages partagés, il sera un nouveau bien commun pour les habitants du quartier Concorde renouvelé. La contribution à la qualité de vie du quartier, à son identité, par un parc public au paysage reconnaissable.

Projet typologique
Si la formes des bâtiments est issue du concept urbain, donc déterminées par l’extérieur, une autre énergie venant de l’intérieur est à mettre en espace, celle des futurs habitants de ces immeubles.
Le projet typologique essaye de concilier ces deux forces, l’une partant du tout, l’autre partant des cellules constitutives. Celles-ci sont idéalement carrés, donc non orientées, elles coulissent l’une contre l’autre et permettent des typologies et spatialité tournantes. Les couloirs sont bannis de ce dispositif et la distribution est formée d'un enchainement d'espaces plus ou moins carrés aux appropriations possibles multiples. Ces distributions généreuses, fonctionnant comme des halls secondaires articulant chambres, salles d'eau, entrée et séjour, permettent une progression douce depuis les parties communes jusqu'au cœur du logement.

La cage d’escalier, le cœur du système
Comme au début de la vie d’un embryon, la formation du cœur palpitant apparait très vite. Tout commence par la cage d’escalier, qui est basée sur l’agglutinement d’un bel escalier tournant autour d’un vide de lumière, d’un ascenseur et de deux alcôves seuils autour d’un grand palier baigné de lumière. Ces alcôves sont un seuil entre l’espace commun et la cellule privative. Un petit banc, quelques chaussures ou un parapluie peuvent rester là sans entraver les parties communes.

Structure ponctuelle et mixte
Si la bonne gestion de la façade est fondamentale pour les questions de consommation énergétiques et de confort, la question structurelle prévaut en terme d’impact carbone à la construction (énergie grise). Cette énergie représente environ 50% de l’énergie consommée après un cycle de vie du bâtiment, et 70% de cette énergie est contenu dans la structure. Ce projet tente de minimiser l’impact de la structure tout en allongeant au maximum la durée de vie du bâtiment, il est donc dans une vraie préoccupation de durabilité, à tous les niveaux. Les dalles mixtes bois béton, limite l'impact de l'énergie grise contenue pour plus de la moitié dans la structure des bâtiments. Elles stockent du CO2 et confère une ambiance acoustique et architecturale qui renoue avec la beauté de systèmes de construction traditionnels.

Matérialité
Le choix de la matérialité des structures cherche à réduire significativement l'empreinte carbone du projet avec une grande part de bois, matériau naturellement renouvelable qui stocke du CO2 durant son cycle de croissance, en le combinant de manière judicieuse au béton afin d'utiliser de façon optimale les caractéristiques propres à chaque matériau. Leur combinaison permet de répondre de manière cohérente et équilibrée aux différentes exigences architecturales, structurales, environnementales et économiques du projet.

Sol vivant
Le projet de paysage que nous concevons s'accompagnera de préconisation en matière de gestion écologique («Zero-phyto», fonctionnement hydraulique des micro-topographie, régulation et acceptabilité de la flore sauvage et spontanée en ville, lutte contre la pollution lumineuse…

Beurteilung durch das Preisgericht

L’implantation des quatre bâtiments, semblables et différents, forme une composition subtile en créant des dilatations de l’espace public avec des places différenciées le long de l’avenue de la Concorde. Cette composition avec une accroche forte à l’avenue de la Concorde s’intègre à la trame existante du quartier. Des portiques et des espaces couverts au rez-de-chaussée, combinés avec les places et les espaces d’activités et communs, semblent agréablement fonctionner en suggérant une richesse de parcours possibles.
Par son implantation, le projet s’écarte des axes routiers à fortes nuisances et dégage un parc particulièrement généreux entouré d’un ourlet paysager constitué de talus boisés, d’un chemin à l’abri du bruit et de noues paysagères. Un réseau de cheminements est proposé garantissant la perméabilité entre bâtiments et des liaisons avec le quartier environnant. Le dessin et la matérialité des aménagements proposés sur l’accroche urbaine à l’avenue de la Concorde, ainsi qu’autour des bâtiments auraient pu être davantage développés.
La volumétrie des bâtiments cherche à s’adapter au mieux à son environnement proche avec des différences de hauteurs (R+4, R+6, R+8). Des hauteurs plus basses côté Concorde, respectivement plus hautes côté parc. Cette solution permet d’offrir des espaces partagés sur les toitures basses. La disposition des bâtiments entre eux et leur découpage offre un ensoleillement satisfaisant. Le sous-sol limité des bâtiments et le parking sur deux niveaux garantissent une faible emprise au sol.
La proposition d’organiser jusqu’à huit logements autour d’une cage d’escalier généreuse est une solution distributive efficace. Des pièces complémentaires offrant des espaces communs (local poussettes, salle commune, buanderie, etc.) sont disposées sur les différents niveaux des bâtiments. Le jury estime cependant que l’espace de distribution engendre une articulation complexe.
La typologie profi te du contour animé de l’immeuble engendrant un grand nombre d’appartements d’angle. L’intention déclarée d’une diagonale des espaces de jours, allant de l’entrée jusqu’au balcon, en passant le séjour est intéressante. Toutefois, le jury estime que cette spatialité en cascade n’est pas tout à fait aboutie. Notons que le dimensionnement de certains espaces de jour et de chambres est insuffi sant. De par leur éloignement de la façade, une partie des espaces de jour ne bénéfi cie que de peu de lumière. Le dessin au 1 : 200 est à la fois fl ou concernant les épaisseurs constructives en général, et peut-être trop démonstratif avec la structure en bois qui n’est pas encore résolue spatialement. Malgré une forme orthogonale faite de grands plateaux, le potentiel de développement et de fl exibilité des logements semble limité.
Le système porteur proposé en structure ponctuelle et mixte conduit à un système statique simple et effi cace. Cela permet en effet de réduire la quantité de matière structurelle afi n de tendre vers un écobilan favorable. Toutefois, la systématique structurelle proposée sans alternative entraîne la mise en place de piliers au milieu des pièces et des circulations. Un développement de ces cas particuliers aurait été apprécié.
Le parti pris d’une façade horizontale de revêtement en plaques d’Eternit et du développement soigné de sa matérialité contribue à l’image travaillée et domestique des bâtiments.
Dans l’ensemble, ce projet se caractérise par une grande justesse dans sa prise en compte du site en créant des qualités urbanistiques et paysagères remarquables. Les qualités spatiales et architecturales étant aussi assurées à l’extérieur, on ne peut que regretter une approche typologique moins maîtrisée à l’intérieur.