modgnikehtotsyek
ALLE WETTBEWERBSERGEBNISSE, AUSSCHREIBUNGEN UND JOBS Jetzt Newsletter abonnieren

Nichtoffener Wettbewerb | 02/2017

Umwandlung der Bahngleise in einen Radweg / Chemin des Carrières - Reconversion de la voie ferrée Rosheim-Saint-Nabor en Voie Verte

1. Preis

Reiulf Ramstad Arkitekter

Architektur

Parenthèse Paysage

Landschaftsarchitektur

Erläuterungstext

ENGLISH (see french version below)
Chemin des Carrières, the Quarries’ Track, is a lace undulating in the landscape, an invitation to travel as our ambition behind the reconquest of the Rosheim-St Nabor railway in Alsace, France.
Ominous, sometimes hidden, the vestiges of the railway still mark the reading of the site. The desire to create a route to serve the quarries had to adapt to the undulating landscapes of the sub-Vosges hills and the very form of the tracing tells the history of the landscape and the men. The journey to discover forgotten landscapes or to take a different view on everyday landscapes is addressed to both local users and tourists. Like the old track that offered a dual function (industrial and passenger transport), the route has a double vocation where the functional must rub shoulders with the imaginary of travel.
Along the 11km path goes a story, which the stops split into four chapters of different sequences of landscapes offering varied universes and highlighting remarkable sites. Unusual elements punctuate the way, aiming at awakening the visitor's senses, and water is encountered repeatedly.

Boersch tells the story of water. The river, which historically allowed connection to the world and tells about the true cleanliness of a place. It is a dynamic element in the landscape, running to the ocean. Two wooden structures create two doors to mark the city entrance and offer shelters for travelers. We enlarge the riverbed and build a large open space amphitheater to access the water.
Leonardsau tells the story of the land. After a long green tunnel, two large corten steel blades amplify the opening effect at the end of the forest corridor to the open landscape, embodying a door and opening a perspective towards Mont St-Odile, which develops the idea of discovery.
Ottrott tells the story of travel. Former train station, the stop materializes the history of the railway and highlight the presence of the heritage (balance, bridge, crane, pump...). In a fabric of housing buildings, the reservoir, symbolizing water, and concrete crossings connect housing to historical elements and landscape.
Saint-Nabor tells the story of luck. Closed for years and ongoing a "renaturalisation" process, the quarries symbolize the reconquest of the vegetation on a former industrial site. On one of the highest platform created by the machine, will the traveler discover the most spectacular work: a promontory in corten steel offering a wide view on the valley of Rosheim and the plain of Alsace. From this viewpoint inspired by a four-leaf clover, the visitor will feel lucky to enjoy the view of such a beautiful territory.




Un lacet ondulant dans le paysage, une invitation au voyage

« Le voyage est comme une porte par où l’on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve » Guy de Maupassant. Dépasser l’indispensable aménagement fonctionnel, afin d’inviter l’usager dans un voyage de découverte devrait être l’ambition de la reconquête de la voie ferrée Rosheim – Saint-Nabor.

Un récit lié au patrimoine ferré et à l’ondulation du tracé

Omniprésents, parfois cachés, les vestiges de la voie de chemin de fer marquent encore la lecture du site. La volonté de créer un tracé pour desservir les carrières a dû s’adapter aux paysages vallonnés des collines sous-vosgiennes. Ainsi la forme même du tracé raconte l’histoire des paysages et des hommes. Notre récit principal s’appuiera sur ces deux éléments. Le patrimoine ferré se déclinera dans les matériaux, la mise en valeur et parfois la réinterprétation des vestiges de la voie. Les ondulations du tracé quant à elles se lisent dans les formes du mobilier (totem, abri en bois, gardes corps des passerelles,…), et dans le promontoire final.

Une histoire, plusieurs chapitres, de nombreux évènements

L’invitation à découvrir des paysages oubliés ou porter un regard différent sur des paysages du quotidien s’adresse à la fois à des usagers locaux comme des touristes. A l’image de l’ancienne voie qui offrait une double fonction (industrielle et transport de voyageurs), le parcours a en effet cette double vocation. Le fonctionnel doit donc côtoyer l’imaginaire du voyage. L’histoire sera ponctuée de chapitres formés par les principaux arrêts et avec différentes séquences paysagères offrant des univers variés. Des lieux particuliers seront mis en lumière (mur de chargement au niveau de la carrière, fin du chemin dans la forêt au niveau des anciens fours à chaux, passage sous la RD 35, emplacement du chêne au croisement avec la piste vers Obernai) et proposeront une reformulation de l’histoire de la voie. Enfin des éléments insolites rythment le chemin, et éveilleront les sens du visiteur en attirant son attention sur des éléments parfois visibles, parfois difficilement perceptibles.

Des aménagements sobres, permettant de rythmer le voyage

La notion de rythme exige des instants plus calmes, sans évènements particuliers. Nous avons fait le choix d’une section courante très simple (enrobé de 3 mètres de large) et essentiellement des aménagements simples hormis quelques points particuliers. Outre le rythme qui en découle, cela évite aussi de diluer l’action publique en la concentrant sur des éléments majeurs, offrant une réelle identité à la voie.

* CHEMIN DES CARRIERES : Proposition de nom, associant la notion de « chemin » de fer avec l’origine de la voie (« les carrières »). Le concept de chemin est aussi plus imagé et identitaire que les mots « piste », « voie »…



Un passé qui devient ossature d’un territoire

Axe de déplacements ancien, le vallon de Rosheim constitue un parcours privilégié pour relier le piémont au Massif du Mont Saint Odile. Révolution culturelle, le train était le symbole de la modernité au début du 20ième siècle. A l’aube du 21ième siècle, les modes doux sont devenus les trains d’hier. Abandonnée l’ancienne voie acquière ainsi une importance stratégique, avec son tracé formant une colonne vertébrale au territoire.

Un chemin connecté

Véritable ossature, de nombreux sentiers ou pistes cyclables s’agrafent sur la voie (Véloroute 5, piste vers Obernai, Sentier des Pèlerins, …). De même de nombreux équipements (gymnase, collège,…) rythment l’ancienne ligne de chemin de fer. Par son tracé central, le chemin des carrières permet une véritable réorganisation des déplacements. La richesse et proximité du patrimoine historique et des lieux touristiques amplifie le rôle structurant de l’axe.

Le trajet gare – carrières est actuellement en partie incomplet, et pourrait offrir le sentiment de créer une voie en impasse. Afin de connecter la gare de Rosheim, le projet intègre une voie verte rue du Neuland ainsi qu’une liaison au niveau de la contre allée de l’avenue de la gare. La notion d’impasse doit être nuancée par les nombreuses liaisons sur le parcours, par la prolongation du chemin dans la forêt au niveau des anciens fours à chaux pour rejoindre le sentier des pèlerins (pour les VTT, les randonneurs), par la signalisation permettant au cyclotouriste de monter au mont Saint Odile…

L’eau, une autre symbolique du voyage

Sur son chemin, le voyageur rencontre à plusieurs reprises l’eau. L’histoire de l’eau pourra être évoquée par le temps mis par une goutte d’eau pour rejoindre l’océan depuis la petite passerelle de Rosheim. A Boersch l’eau est au coeur de l’aménagement et guide le voyageur vers le centre ancien. A Ottrott c’est l’eau « industrieuse » rappelée par le réservoir et sa pompe. Enfin au niveau des carrières, la zone humide rappelle un caractère plus environnemental des paysages liés à l’eau.

Sécurité, Identité, Fonctionnalité : les 3 principes des croisements

Les différents croisements sont l’occasion de connecter le chemin aux autres axes mais forment aussi des accès à la voie verte. Les trois principes par ordre de priorité mis en oeuvre à ces points sont :

-Sécurisation de la traversée (traversée perpendiculaire, séparation des flux, ralentissement des cyclistes, signalisation sur la RD,…)

-Identité du Chemin des Carrières (Totem : symbole avec carte, mise en avant des rails, mobilier identitaire)

-Fonctionnalité (panneau d’orientation, impact minimal sur la RD, préservation du fonctionnement des fossés,…)



LES QUATRE CHAPITRES MAJEURS D’UNE HISTOIRE

A l’image d’une voie ferrée, le chemin offre de véritables arrêts aux voyageurs, en plus des évènements perceptibles sur le trajet. Chaque arrêt développe sa thématique et participe au récit principal. Ce sont aussi des arrêts « techniques» privilégiés (eau, point technique, lien avec des villages…)

Boersch : C’est le symbole du voyage. Voyage, symbolisé à la fois par l’eau et l’ancienne gare. Une place ouverte sur l’eau est aménagée, constituée presque d’un tapis de rails insérés dans du béton balayé. Deux structures bois offrent des abris aux voyageurs comme l’ancienne gare. De l’autre côté de la rivière, la place se prolonge. Deux (ou un) abris bus reprenant la même trame en lacets que l’abri bois marquent comme deux portes d’entrée de ville. Du Nord au Sud, les rails sont conservés et guident le voyageur. Une forte masse végétale masque les constructions au Sud. Au Sud, les cheminements se poursuivent dans l’emprise des anciens rails, séparés par du ballast en porphyre.

Leonardsau : Véritable rupture entre un espace fermé et un espace ouvert, l’arrêt incarne la porte, le passage. Après un long tunnel deux grandes lames en corten amplifient l’effet d’ouverture à la fin du couloir de la forêt. Cette perspective qui s’ouvre sur le mont Saint Odile développe aussi l’idée de l’objectif d’un voyage de découverte. Un texte d’un poète local pourrait découper les lames et participer à la culture locale comme à l’imaginaire du tracé. Maxime Alexandre pourrait être ce poète. Deux abris bois pourraient compléter un aménagement très simple dans l’espace exigu de l’arrêt.

Ottrott : Ancienne gare, l’arrêt matérialise l’histoire du chemin de fer. La présence importante du patrimoine (pont balance, grue, pompe,…) a orienté ce choix. Sans véritable centralité, c’est plus un arrêt paysage en longueur, avec un aménagement très sobre. Les rails sont mis en avant en dessinant un cheminement dans le ballast remis en état. La végétation le long de l’arrêt est renforcée en particulier au niveau du parking. Le réservoir, symbolisant l’eau, est planté de prêles et de bouleaux. Quelques traversées offrent des accès aux logements ou au patrimoine. L’aire de pique-nique est plutôt imaginée en retrait, dans un cadre végétal plus dense. Au niveau de l’ancienne gare, les aménagements offrent la possibilité d’une mutation ultérieure de l’espace.

Saint-Nabor : En cours de « renaturalisation » les carrières symbolisent la reconquête du végétal, à l’image de la voie disparaissant parfois dans des bosquets. Objectif du voyage pour certains, le voyageur découvrira dans un premier temps un espace presque lunaire en cours de re-végétalisation spontanée. Notre intervention est minime : mise en avant de ce jardin des carrières simplement par des cheminements délimités par des lames corten sortant du sol. Année après année, on pourra voir la végétation se développer et laisser place à un milieu riche (sols pauvres). De même les prémices de zone humide sont mis en avant simplement par un platelage bois. Enfin, c’est sur la plateforme haute que le voyageur découvrira l’oeuvre la plus manifeste : un promontoire en corten offrant une large vue sur le vallon de Rosheim et la plaine d’Alsace. Original, il permet de renforcer l’identité de la voie.