Neuer Verwaltungssitz ECA - La Grangette / Nouveau siège administratif de l'ECA - La Grangette

Ce projet de forme compacte presque cubique s’implante sur la partie sud la plus plane de la parcelle, laissant volontairement un grand espace paysager de respiration entre le groupe de bâtiments existants et le nouvel édifice ECA. L’aménagement agrémenté de cet espace vert sert de liaison entre les 2 entités bâties.

L’approche sur le site se fait en latéralité selon un parcours clair, soutenu par une allée d’arbres qui guide les utilisateurs jusqu’à l’entrée principale ; celle-ci prend place au nord du nouveau bâtiment sur la grande zone d’aménagement d’accueil extérieur.

Le parking souterrain trouve sa propre entrée selon cette même cohérence. Puis, le cheminement se poursuit plus avant jusqu’aux bâtiments patrimoniaux existants.

Le jury apprécie la pertinence d’implantation de ce parti qui souligne une valorisation respectueuse du site et qui laisse un grand espace libre entre les constructions.

En contraste avec la simplicité du projet bâti et des concepts mis en oeuvre, le traitement quelque peu maniéré des aménagements extérieurs de cette zone d’accueil et de ses prolongements suscite quelques retenues.

Bien que de volumétrie un peu complexe, le dispositif d’entrée fait perdurer habilement la notion de « ballade d’approche » reliant par rampe l’étage du bâtiment de l’ECA destiné au public, se situant un niveau plus haut.

Cet étage se retrouve de la sorte avantageusement au coeur du bâtiment, entre les étages supérieurs regroupant les bureaux de l’ECA et ceux inférieurs destinés aux centrales d’alarme. Cette position favorise ainsi les regroupements sociaux à l’interne et la synergie des rencontres.

Le jury relève encore la clarté du dispositif d’accès principal au nouveau bâtiment regroupé en un seul point depuis lequel s’opère toute la gestion et le contrôle des flux internes.

Source d‘une excellente lisibilité par le fait d’une expression architecturale spécifique en façades comme en plans, l’étage public est en contact visuel privilégié avec l’extérieur et est aménagé spatialement de manière fluide et ouverte.

Fonctionnellement, il regroupe les secteurs d’expositions, de conférences et réunions, ainsi que la cafétéria et le restaurant. Il offre aussi la particularité d’un espace événementiel donnant à voir au public la vie d’une centrale d’alarme.

Sur les étages inférieurs, outre deux étages de parking souterrain, prend place un étage à double hauteur avec mezzanine lié entièrement aux centrales d’alarme et leurs locaux afférents. Sur les deux étages supérieurs s‘organisent les fonctionnalités des différents secteurs de bureaux ECA.

De manière générale, le jury apprécie l’organisation des différents niveaux, articulée systématiquement par le point fédérateur que représente l’évidement spatial qui traverse en coupe tout le bâtiment. Outre un agrément paysager, ce vide structurant a l’avantage de permettre un repérage spatial simple à tous les étages, de même que la pénétration de lumière naturelle qualitative dans les locaux des façades intérieures. A cela s’ajoute la richesse de l’offre spatiale gérée autour du patio selon trois strates : un périphérique extérieur accueillant les bureaux modulaires, un périphérique intérieur pour les bureaux paysagers et une trame intermédiaire disponible aux services et aux locaux de fonctionnalités plus temporaires.

Le degré de cloisonnement ou de décloisonnement des espaces se module en fonction de cette logique de strates et offre de ce fait une souplesse d’appropriation très qualitative.

Le caractère du patio, cherchant à perpétuer intra muros la typologie de plantations existantes alentour, laisse en revanche le jury dubitatif quant à son aspect artificiel, à savoir que pour l’ambition de plantations d’ampleur l’espace du patio ne propose pas un sol en pleine terre.

Le jury souligne encore que la présence du patio délimite les espaces des centrales d’urgence toujours dans une même valeur de dimensionnement, pouvant restreindre leurs potentialités d’adaptabilité et d’évolution.

Sur l’ensemble des bâtiments existants d’origine rurale, le projet propose une attitude architecturale modérée et peu interventionniste, cherchant un apparentement à leur fonction initiale de dépôt.

Il est à relever la qualité de l’expression des façades, maîtrisant les rapports de volumétrie et soulignant l’identification d’un niveau public ouvert. Cet étage prend encore quelques libertés spatiales en se décalant hors du gabarit des autres étages banalisés.

Ce vocabulaire formel donne une lecture claire, élégante et simple du projet, livrant un impact volumétrique mesuré malgré l’importance du programme.

Enfin, d’un point de vue technique, le système structurel ponctuel proposé, agissant sur des portées adaptées (de petite à grande portée), ainsi que l’adoption de faux-planchers et faux-plafonds sur et sous des dalles allégées ajoutent à la souplesse de la mise en place du programme, ainsi qu’à son évolutivité potentielle. En contrepartie, il est à signaler que le dispositif faux-plancher/faux-plafond élimine pratiquement toute inertie thermique du bâtiment. Par ailleurs, l’analyse du comportement global des aspects énergétiques et écologiques est jugé bonne. Enfin la conception du projet est en excellente adéquation avec les nouvelles prescriptions de défense incendie.