Neuer Verwaltungssitz ECA - La Grangette / Nouveau siège administratif de l'ECA - La Grangette

De par sa volumétrie, le projet ECAmpus se distingue par une esplanade d'entrée comprenant des vagues paysagères, qui forment la toiture d'un volume en double hauteur, et d'un corps de bâtiment linéaire de quatre étages hors sol. Ce dispositif est complété de deux niveaux de parking souterrain. Les vagues paysagères du volume en double hauteur permettent d'y apporter de la lumière naturelle et d'optimiser l'intégration paysagère de cette partie du programme.

La réserve prévue pour le futur est implantée au sud et perpendiculairement au bâtiment linéaire, s'appuyant sur la limite sud du périmètre du concours. Le jury apprécie l'autonomie apportée à cette deuxième étape du projet (notamment pour la gestion ultérieure du chantier).

Les nouvelles constructions se tiennent à distance des bâtiments patrimoniaux existants et, par conséquent, la composition générale du plan introduit un caractère de type campus dans cette clairière.

Du point de vue de l'intégration paysagère, le projet propose une implantation qui permet de mettre en valeur la clairière dans laquelle il s'installe: le corps de bâtiment linéaire de quatre étages est situé le long de la lisière forestière alors que la partie basse "ondulante", qui garantit l'accès principal, se déploie au centre de cette entité paysagère. Toutefois, l'implantation du bâtiment longiligne ne respecte par la distance à la limite forestière dans ses angles nord-ouest et sud-ouest.

Concernant son implantation dans la pente, la coupe longitudinale expose clairement que l'ondulation de l'esplanade d'entrée permet au bâtiment allongé de se poser de façon sensible dans la pente modérée du site.

Les aménagements extérieurs bénéficient d'une attention particulière: en effet, le projet propose d'identifier les différents espaces extérieurs de la clairière en leur attribuant une vocation et un usage clairement définis (belvédère et restaurant, terrasses et pique-nique / terrain de sport, place et entrée, verger et détente) et de les relier entre eux par des parcours permettant aux futurs utilisateurs d'appréhender de manière optimisée leur environnement extérieur.

Pour les principes relatifs à l'accessibilité, l'avenue du Grey est la desserte principale tous modes.

Rattachée à cette avenue, l'esplanade d'entrée mène à un vaste hall traversant, permettant une vue dégagée sur la lisière forestière. Il faut souligner la qualité de cet accès, unique et bien visible pour les futurs utilisateurs, offrant une réception généreuse et efficace.

Une entrée de service est prévue pour accéder directement aux centrales d'engagement. Celle-ci se situe au nord-est du bâtiment linéaire, à côté de la rampe menant au parking souterrain. Seules 199 places de stationnement sur les 300 places demandées dans le programme sont résolues dans le projet. Le trafic automobile pourrait perturber l'espace qui sert d'articulation spatiale entre les bâtiments patrimoniaux existants et les constructions projetées.

Ces deux entrées nord-est affectent la qualité des aménagements extérieurs en générant une certaine confusion dans la mise en relation entre nouvelles constructions et édifices recensés.

Quant à la programmation, il est à relever la pertinence de la répartition et de l'organisation du projet: jouxtant la réception, le rez-de-chaussée du bâtiment linéaire accueille les salles de cours du centre de formation, les salles de conférences, les salles de réunion, une salle de repos accompagnée d'une bibliothèque ainsi qu'une passerelle permettant une vue sur les centrales d'engagement.

Les étages supérieurs, quant à eux, répondent aux besoins des diverses fonctionnalités des secteurs de l'ECA. Cette disposition permet de gérer la "privacité" de certaines parties du programme alors que la partie plus "publique" est directement accessible au niveau du rez-de-chaussée.

Le volume en double hauteur abrite les centrales d'engagement et leurs différents locaux annexes, un des points forts du projet.

Finalement, les bâtiments existants sont revalorisés par leur réaménagement en volumes accueillant les programmes communautaires tels que restaurant, cafétéria, salles d'exposition, salles de réunions, carnotzets et salles de sport, etc.

Pour des questions d'organisation interne, il aurait été préférable que les salles d'exposition soient également en relation étroite avec la réception principale située dans le rez-de-chaussée du bâtiment linéaire afin de créer un véritable noeud de communication public.

Architecturalement, les locaux semblent bénéficier d'un bel apport de lumière naturelle. L'organisation des différents bureaux permet une lisibilité notable de l'espace de travail qui se veut en relation étroite avec le paysage par l'avancée des planchers au-delà de la façade en direction de la frondaison des arbres.

Cependant, la linéarité du bâtiment administratif est extrêmement contraignante pour aménager les "multispace" attractifs nécessaires au bon fonctionnement des différents secteurs de l'ECA, et la profondeur du bâtiment de plus de 20m est difficile à exploiter sans perte de surface.

De plus, la bande programmatique centrale est très peu perméable, ce qui complique aussi l'interaction des différents collaborateurs et accentue le caractère longiligne de l'espace de distribution. Cette zone centrale se retrouve sans liaison avec la lumière naturelle et n'offre aucune zone de communication entre les étages, si ce n'est les deux dispositifs de circulation verticale.

Et, ce qui finalement péjore passablement ce projet, c'est que pour répondre à des besoins d'éclairage naturel de certains locaux installés en sous-sol, la façade ouest est dégagée jusqu'à ce niveau par un important talus situé dans l'aire de verdure, aire pourtant inconstructible (selon le plan partiel d'affectation en plus de la Loi sur les forêts).

Au sujet de l'expression des façades du projet, elles présentent un caractère sobre, transparent et quelque peu intemporel, elles soulignent la linéarité du bâtiment principal.

L'apparence du volume en double hauteur se détache clairement de celle du bâtiment linéaire: elle tient à s'apparenter au traitement paysager du sol.

Sur les bâtiments existants à caractère rural, le projet propose principalement de changer les dispositifs de distribution verticale afin de clarifier l'accès aux différents usages aménagés dans ces constructions et d'opérer des modifications substantielles sur la façade ouest du bâtiment principal.

Deux types de structures ont été utilisés pour développer ce projet:
Une structure simple et orthogonale pour le bâtiment principal, avec des axes porteurs parallèles dans le sens longitudinal définissant 3 portées de respectivement 7.50m–5m–7.50m. La structure proposée pour les planchers est de type mixte bois-béton.

Une structure plus spatiale, avec des nervures en bois lamellé-collé de forme ondulante pour la couverture des centrales d’engagement.

Le système porteur est clair et bien superposé dans le bâtiment. Les portées sont raisonnables. Elles permettent un large choix de composition et de matérialisation de la structure des planchers comme alternative à la solution présentée qui est relativement épaisse. De plus le système de porteurs ponctuels tel que proposé, nécessite des sommiers longitudinaux disposés le long des axes porteurs pour l’appui du solivage du plancher mixte.

On notera également que l’accroche des coursives périphériques aux planchers intérieurs reste à finaliser.

Pour ce qui concerne la couverture ondoyante, la structure mixte bois-béton ne présente pas de difficultés techniques majeures compte tenu des diverses possibilités d’appui qui sont offertes par les murs de séparation intérieurs.

Le phasage de réalisation est intéressant car il peut se dédoubler à partir du rez-de-chaussée permettant ainsi de bâtir en parallèle le bâtiment principal et la couverture de manière autonome et distincte.

Du point de vue de la conception bioclimatique et énergétique, le système de protections solaires est optimal et l'isolation thermique est assurée par la mise en oeuvre de vitrages triples à haute performance. Ce projet combine une inertie thermique non négligeable à une très bonne protection solaire (fixe et mobile) et une bonne possibilité de rafraîchissement par aération nocturne.

Par contre, lorsqu'on étudie le rapport de la surface vitrée par rapport à la surface de plancher, on constate que le taux de vitrage est insuffisant. D'autre part, les grands avant-toits dissimulent une partie importante du ciel.

Toutefois, grâce à sa conception et à sa consommation d'énergie, ce projet peut prétendre au label "Minergie".

Quant à l'analyse globale des projets en relation avec les prescriptions de protection incendie AEAI 2015, elle démontre que le concept, bien qu'à parfaire, ne comporte pas de problème insoluble et résout les aspects de protection incendie avec une évidente économie de moyen.