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Mehrfachbeauftragung | 10/2023

Neugestaltung des Place de Hollande in Genf (CH)

Illustration de la proposition

Illustration de la proposition

Teilnahme

Van de Wetering l Atelier für Städtebau GmbH

Landschaftsarchitektur

FORSTER-PAYSAGE

Landschaftsarchitektur

Erläuterungstext

Une place à l’échelle de la ville
La place de Hollande fait partie de la séquence de places rattachées à la vieille ville, entre les axes de la rue du Rhône et de la rue de la Confédération. Contrairement aux autres places, qui présentent un caractère très public et ont un rayonnement à l’échelle de la ville, la place de Hollande porte plutôt un caractère intime et une importance locale. Ainsi, la différence avec la place voisine de Bel-Air, dominée par le trafic, est frappante en tant que plaque tournante publique et très fréquentée.

La place de Hollande est plutôt cachée et fermée par les bâtiments existants. Elle ne fait pas partie d’un axe urbain principal, mais elle joue un rôle important dans le réseau de chemins piétonniers à mailles fines. En même temps, elle se situe dans l’hypercentre de la ville, avec une densité de construction très élevée, peu de verdure et beaucoup de surfaces minérales. Enfin, le nom du lieu est intéressant, avec une référence partagée entre la République néerlandaise et les cantons protestants de Suisse.

Nous considérons la situation cachée et le caractère de quartier comme une qualité à cultiver, notamment en complément des autres places dans les environs. Nous recherchons un lieu offrant un confort spatial, qui invite les usager·es au séjour et à la détente. Nous ne considérons pas ce lieu comme une place urbaine, mais plutôt comme un jardin de centre-ville. Son atmosphère se veut calme, fortement végétalisée et présentant une certaine intimité. On doit pouvoir s’y rencontrer et discuter tranquillement. En même temps, l’espace doit faire partie du réseau de chemins piétonniers, avec des chemins piétonniers attrayants vers le Rhône, Bel-Air et la rue du Stand.

De plus, nous voulons apporter une qualité de vie grâce à une végétalisation importante pour y générer un îlot de fraicheur. Comme espace public dans un contexte très urbanisé, il faut répondre aux enjeux environnementaux et climatique par le choix d’une flore adaptée, l’intégration de l’eau dans l’espace public et une approche à faible impact carbone. Ces enjeux s’articulent dans notre proposition avec l’ensemble des spécificités du lieu et des qualités intrinsèques de cette place. Enfin, nous voulons faire un petit geste pour montrer la relation entre la Hollande et la Suisse en choisissant une végétalisation thématique.


Surmonter les contraintes techniques
Un enjeux majeur du réaménagement de cette place est la somme des contraintes techniques qui s’y accumule.

En surface, une voie de bus et de tramway scinde en deux et occupe une grande partie de l’espace. Dans le sol, tout l’espace est occupé par une concentration surprenante de réseaux et canalisations. Dans les airs, des câbles électriques aériens strient le ciel. Par-dessus cela s’ajoutent les normes d’accès aux façades pour les pompiers et une trappe d’accès souterraine etc.

Dans son état actuel, cette place à un potentiel d’arborisation très limité. Planter une canopée généreuse est impossible et cet espace pourrait à ce titre être voué à rester un îlot de chaleur peu attractif pour les visiteurs et usagers des lieux.

Ainsi, notre proposition repose sur l’idée suivante : sans toucher aux réseaux ni remettre en question ces contraintes techniques, nous rendons possible la mise en place d’une grande canopée et d’un ombrage généreux, grâce à la construction d’une structure métallique et câbles sur laquelle pousse une collection de plantes grimpantes et lianes.

Sur une série de poteaux est tendue un treillis métallique fin qui offre un support aux plantes. Celui-ci culminera à une hauteur de 12 mètres, soit 3,5 mètres au-dessus des câbles électriques du tramway. Cette hauteur permet de s’éloigner suffisamment des câbles tout en permettant un bon recouvrement par les plantes grimpantes. Les lianes de glycine, par exemple poussent jusqu’à plus de 20m depuis leur base, elles poursuivront donc leur croissance depuis le sommet des poteaux à l’horizontale sur le treillis.

La hauteur de cette canopée offre aussi des avantages en termes de vues. Les façades et leurs pieds conservent toute leur visibilité. Depuis les bâtiments, chaque étage offre une vue sur des hauteurs différentes de végétations et sur leurs caractères propres à partir d’une certaine hauteur.

10 poteaux sont placés pour recouvrir une large portion de la place. Le voile végétal que ceux-ci supportent unifie la place sous un seul geste fort. La fracture spatiale imposée par le gabarit routier des bus est gommée par cet objet central et autonome. Il offre au lieu une unité et un caractère unique, tout en protégeant de l’ensoleillement local.

D’un point de vue extérieur, il apparaitrait que la position et forme de la canopée soient autonomes. Nous souhaitons qu’elle soit comme libérée des contraintes techniques qui encombrent le sol. Ainsi, le projet de sol et le projet de canopée se lisent comme deux éléments distincts. En réalité, le sol et cette canopée restent étroitement liés et interdépendants.

La position des poteaux verticaux coïncide avec des espaces libres de conduites souterraines. En réponse, les surfaces végétalisées de la place se plient à ces opportunités de plantation. L’arborisation existante impose à la canopée de la contourner et de faire des détours. Les contraintes routières écartent les poteaux, les contraintes statiques les rapprochent. La position et forme finale de cette canopée est donc le fruit d’une volonté formelle unifiante et de l’adaptation optimisée selon les contraintes locales.

Au sol, un traitement très simple est mis en œuvre. Afin d’anticiper les coûts de construction de la structure métallique, l’approche choisie pour les aménagements de surface est sobre et efficace.

Des îlots sont découpés dans l’asphalte, formés de lignes droites et cernés par une bordure métallique. À l’intérieur de chaque îlot, la surface se partage entre gravillon compacté pour la terrasse et les zones de séjours, et des zones végétalisées par un apport de terre végétale.

La topographie est légèrement remodelée à l’intérieur de ces îlots afin de tirer parti de la perméabilisation des sols. Les eaux de surfaces y sont redirigées vers les nouveaux points bas des zones plantées. Ainsi les eaux y sont collectées et absorbées, selon les principes de la ville éponge, pour bénéficier directement à la végétation locale.

La position et forme de ces îlots est déterminée selon les contraintes du sous-sol et de surface, mais aussi de manière à libérer et permettre la fluidité des lignes de désirs des piéton·es. Cet arrangement propose ainsi une variété d’espaces sur la place : des lieux ensoleillés et ouverts, ainsi que des lieux intimistes et protégés par la végétation. Il permet aussi une perméabilité totale pour les usagers qui s’y déplacent. Ces îlots réagissent aussi à l’existant et aux pieds des bâtiments avec lesquels ils rentrent en dialogue en favorisant l’apparition d’une terrasse ou d’un parvis d’accueil.

Ce choix de traitement du sol illustre l’approche employée par le projet. Celui-ci se veut efficace et offrir une qualité maximale pour un effort réduit. Les qualités des lieux sont intégrées et conservées, par respect de l’existant. Notre projet ne repose sur aucune dépense inutile car les réseaux sont intouchés, les arbres, fontaines et le mobilier urbain sont conservés. Le fonctionnement des transports public reste aussi inchangé. Ainsi, les dépenses sont concentrées sur l’élément magistral du projet : son ombrelle de grimpantes.

Abriter le vivant
Ce projet est avant tout dédié au vivant, qu’il soit humain ou non humain.
Pour les humains, la fraîcheur et le calme apportés par la végétation offre un cadre de séjour idyllique, dans lequel chacun peut se détendre et apprécier le paysage. Le projet permet aussi aux personnes de traverser ce lieu sans entrave et de profiter de la fraîcheur le long de son trajet. Ceci est dû notamment au traitement de surface du sol qui fait disparaître la scission causée par les gabarits routiers et renforce un caractère de place jardinée à cet endroit.

Ce projet s’adresse aussi aux oiseaux. La végétation en mosaïque, alternant entre espaces densément plantés et espaces ouverts, offre un cadre de vie propice à l’avifaune. Le choix des plantations d’arbustes à baies, mais aussi de plantes mellifères invitent les passereaux à venir se nourrir de fruits et d’insectes et occuper cet espace comme un refuge d’appoint. Les plantes grimpantes et les arbres servent de support pour des nichoirs mais aussi des lieux ou se reposer et se cacher.

Ainsi, par cette diversité d’espaces aussi bien au sol qu’en hauteur, de nombreux oiseaux pourront s’approprier et se partager l’espace de la place dans sa verticalité. Merles, chardonnerets, verdiers, sereins, fauvettes et hirondelles pourront toutes tirer parti de cet espace et des opportunités qu’il offre.

Finalement, cette place est conçue comme un morceau de la ville éponge. Toutes les eaux de pluie sont redirigées et infiltrées dans les surfaces perméables et la végétation. Deux noues sont placées afin d’accueillir et infiltrer une part importante des eaux de pluie. Cela permet à la fois d’aider la ville dans la gestion de l’évacuation des eaux de ruissellement, mais aussi de soutenir les plantes qui voient leur disponibilité en eaux largement améliorée, ce qui en retour est bénéfique aux vivants qui profitent de leur ombrage et fraîcheur.


Beurteilung durch das Preisgericht

Le projet part d’une analyse des réseaux, des usages et des fortes contraintes. Il offre une solution qui cherche à donner à l’espace une identité forte et unique : un geste proposant un nouvel imaginaire au travers d’une intensification de la végétalisation. Au travers de la proposition d’une canopée, une voile supportant la végétation grimpante, le projet crée un nouveau plafond qui délimite et surtout unifie l’espace.

Le projet se matérialise donc par un maillage de câbles supportant les plantes, porté par dix nouveaux pilastres qui font échos à la structure d’un des bâtiments qui délimitent l’espace.
Le projet prend en compte le vivant cherchant à dessiner un espace d’accueil aussi pour l’avifaune.
Le traitement des surfaces au sol, plantées ou non, prévoit un découpage pour offrir des lieux plus ou moins ombragés et/ou intimes.

Si le jury a fortement apprécié l’imaginaire proposé d’un lieu qui se veut très verdoyant, la proposition suscite de nombreuse perplexités et interrogations. À savoir son résultat au fil des saisons, les relations conflictuelles possibles entre le vivant et les utilisateurs et utilisatrices humain.e.s, les questions d’entretien et entre autres la multiplication de piliers et la perte des vues sur un espace ouvert dont aujourd’hui les bâtiments avoisinants bénéficient.

L’espace existant est déjà très encombré de pilastres qui supportent les caténaires de transports publics et l’addition de nouveaux poteaux pour soutenir le voile végétal semble intensifier et péjorer le problème.

Tout comme la création d’un nouveau plafond, dont son positionnement, l’altitude choisie, semble arbitraire ou plutôt généré pour éviter le plafond technique des caténaires.

La question se pose également pour l’entretien des caténaires et de la future végétation grimpante ainsi que de la capacité de cette dernière à pousser aussi à l’horizontale pour créer un nouveau paysage