Gesamterneuerung Chemiegebäude PER10 der Universität Freiburg (CH)

La revalorisation urbanistique se fait discrètement, elle affermit le caractère existant du site. Une rampe discrète placée à droite de l’entrée et un jardin public créé sur le toit de l’amphithéâtre constituent les seules interventions extérieures, elles amènent une plus-value sans altérer les qualités des espaces extérieurs dont la végétation est à maturité.

Basée sur une analyse approfondie de l’architecture du bâtiment et des éléments spécifiques de son époque, une stratégie de rénovation douce est proposée.

La grille en béton emblématique de la façade est conservée telle quelle, les éléments de remplissage actuels sont démolis, de nouveaux éléments préfabriqués en bois les remplacent, les vitrages sont récupérés pour un usage ultérieur. Les éléments de remplissage sont prolongés par une couche d’isolation à l’intérieur du bâtiment, la fonction d’enveloppe climatique est ainsi assurée. La protection solaire en toile verte, la partition des fenêtres en trois plutôt qu’en deux ainsi qu’une réutilisation des vitrages opacifiés pour couvrir les contre-cœurs sont les facteurs qui rendent visible la rénovation du bâtiment, son rafraîchissement. La grille conservée telle quelle en béton apparent est patinée par les années et témoigne de l’histoire du bâti et du lieu. La modularité du plan est conservée, elle fonctionne toujours pour les besoins des utilisateurs, elle est très efficace en surface tout en permettant une flexibilité de répartition rapide et pragmatique des locaux. L’atmosphère architecturale, le style sont repris, la matérialité et les couleurs sont restaurées, rafraichies ou renouvelées selon l’état dans lequel elles se trouvent et leur usage futur.

La cage d’escalier et le hall d’entrée caractéristique du bâtiment sont réaménagés et mis aux normes, ici il se peut que la protection incendie intervienne et exige un chemin de fuite séparé, les architectes devront alors résoudre la contrainte réglementaire sans dénaturer leur projet.

Les laboratoires sont situés dans les ailes, les bureaux à l’articulation de celles-ci, ils disposent tous de la même modularité donnée par la grille de 3,10 m de la façade. Un nouveau noyau de service avec ascenseur et toilettes occupe l’angle intérieur du plan en L et définit des espaces de circulation équivalents vers les corridors de distribution des laboratoires. Finalement avec cette conception minimaliste et pragmatique, la fonctionnalité est priorisée sans dénaturer l’architecture.

Ce projet fait preuve d’une grande cohérence, les interventions proposées sont fines et mesurées. Il a convaincu le jury de la pertinence d’une stratégie respectueuse du patrimoine. Celle-ci démontre la solidité de l’architecture fonctionnaliste du bâtiment de 1974, aussi bien pour l’organisation du plan que dans l’expression de ses façades. Les mesures proposées sont constructivement pragmatiques et sous-tendues par la volonté de limiter l’empreinte carbone, elles seront confrontées à la réalité des normes constructives actuelles, enfin, cette opération pourra contribuer au débat éminemment contemporain de l’impact de la construction sur le changement climatique.

Du point de vue des utilisateurs le projet « La Transformation » est très apprécié, il est jugé pragmatique et respectueux envers l'architecture actuelle du bâtiment. Les espaces de laboratoire sont bien agencés dans le projet, l’organisation du plan offre une grande flexibilité avec la possibilité de supprimer des murs ou d'en ajouter de nouveaux afin d'agrandir ou de rétrécir la zone selon les besoins. Des portes de liaison entre les espaces de laboratoire ont également été envisagées. L'ajout d'une petite rampe à l'entrée principale du bâtiment a également été évalué positivement : c’est une belle solution pour permettre l'accès à tous. Le projet a été jugé très convaincant et adapté à l'agencement actuel du bâtiment.